NC la 1ère : Quel bilan tirez-vous de cette semaine de compétition ?
Typhaine Quéré : Le bilan est forcément positif, avec toutes ces médailles. Rien qu’en bassin, on en remporte 54, dont 22 en or. Plus l’eau libre avec quatre médailles, dont deux titres. Niveau chronométrique, on bat six records des Jeux. Je suis aussi très satisfaite de l’attitude de nos nageurs, leur cohésion entre ceux qui nagent en France et ceux qui nagent en Calédonie. L’idée était de créer une unité et je pense qu’on y est arrivé.
Sur les 24 titres, 14 médailles d’or ont été remportées par Lara Grangeon. Peut-on parler d’une dépendance ?
T. Q.: Non, chacun apporte sa pierre à l’édifice. Lara se nourrit de l’ambiance et nous, on profite de l’expérience qu’elle a acquise tout au long de son parcours. Toutes les médailles récoltées le sont grâce à l’équipe entière, au coach, aux kinés, à l’équipe du village… Il y a beaucoup de choses qui nous amènent à des conditions de compétition optimales. Et puis, c’est que Lara a fait l’or sur beaucoup de courses, mais derrière elle, il y a eu de nombreuses autres médailles et c’est aussi important.
Il aura manqué dans cette équipe des noms prestigieux comme Maxime Grousset ou Emma Terebo. Est-ce que ces absences ont été préjudiciables ?
T. Q.: On avait en face de nous quelques nageurs excellents qui évoluent en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Je pense notamment à Wesley Roberts des îles Cook ou Olivia Borg de Samoa, entre autres. Effectivement, Emma ou Maxime aurait pu les battre. Mais dans l’ensemble, le collectif a fait de bonnes performances. Et la concurrence, assez élevée, donne de la valeur à la compétition.
Vous vous attendiez à un tel niveau parmi les adversaires ?
T. Q.: Oui. Quand on vient aux Jeux, on sait qu’on va avoir du challenge. On est aussi l’équipe à battre. Le problème, c’est qu’on ne sait pas toujours d’où ça va venir. Au MiniJeux à Palau en 2025, un nageur de Nouvelle-Zélande va nager pour Cook et il va nous faire mal en brasse. On le sait, mais on le connaît notamment du Meeting Qantas.
Et des surprises chez les Cagous ?
T. Q.: Oui, on a eu de belles surprises. Chrissander [Cerda] en individuel remporte une médaille, Malou [Douillard] trouve l’or sur le dos. Mais chacun a réussi ces Jeux à sa manière.
La natation, c’est la discipline la plus attendue puisqu’elle rapporte le plus de médailles. Comment faire pour que les jeunes nageurs ne soient pas plombés par cette pression ?
T. Q.: L’action la plus concrète que nous avons mise en place, c’est la préparation mentale. Pour ceux qui évoluent dans des centres en Métropole, ils en ont. Mais pas les nageurs locaux. Et c’était important pour moi qu’ils en profitent aussi. Je voulais un accompagnement psychologique en plus du physique parce que les deux aspects font partie de la construction d’un athlète. Puis aux Jeux, on les a mis dans une bulle en leur expliquant que le travail avait été effectué avant et qu’ils devaient prendre du plaisir. Et nous, encadrement, on devait faire attention à l’hydratation, la nourriture, les transports.
Cette équipe de Calédonie était assez jeune. Comment vous projetez-vous dans le futur et notamment vers les Jeux de Tahiti ?
T. Q.: La suite, c’est continuer l’accompagnement de ces nageurs. La moitié vient de Métropole et d’Australie, et ceux qui restent seront sans doute amenés à partir pour leurs études ou pour la natation. On va les suivre. L’autre enjeu, c’est de garder ce vivier dans les clubs. C’est la politique qu’on a, donc on va la consolider.
Un doublé pour les filles eau libre et le relais en or
Pour bien conclure la semaine, les Cagous ont remporté deux des trois courses en eau libre ce samedi au DC Park d’Honiara, dernière journée de natation des jeux. Un double chez les filles avec une victoire de Lara Grangeon devant Maïana Flament et un succès du relais 4x1250m (Maïana Flament, Loann Cayuela, Lara Grangeon). Chez les messieurs, John-William Dabin a dû se contenter de l’argent derrière le Tahitien Nael Roux.