Un conseil des grands chefs pour porter la légitimité coutumière kanak

Le sénat coutumier s’est attelé à mettre en place un conseil des grands chefs. Sa création a été actée, mais sa mise en place se fera au prochain congrès du pays kanak. Son rôle : porter la légitimité coutumière sur l’ensemble du pays et à l’extérieur.
L’idée de créer en Calédonie un conseil des grands chefs à l’instar de Fidji et du Vanuatu, remonte aux années 80. Si le projet est écrit, sa création n’a pas pu avoir lieu parce que toutes les chefferies des différentes aires kanak n’étaient représentées. Ce conseil devrait être composé de 24 membres, c'est-à-dire de trois chefs pour chacun des 8 pays kanak. Ce conseil aura pour mission de "veiller au respect de la coutume, de suivre la marche du pays, d'apporter l'harmonie et la paix, de porter la légitimité coutumière et ancestrale de Kanaky Nouvelle-Calédonie dans la société contemporaine post coloniale."

Le conseil des grands chefs ne sera pas dans les institutions de la République


Pendant les discussions certains coutumiers présents ont soulevé leur crainte d’avoir deux institutions rivales.

Le sénat coutumier est une institution, le conseil des grands chefs ne sera pas dans les institutions de la République, ça sera un conseil des grands chefs pour développer une vision kanak, une vision autochtone de l'avenir, et pas seulement dans l'avenir et après."
Gilbert Tein président du sénat coutumier.

Les coutumiers ont acté la création de cette instance comme une avancée majeur pour le monde kanak. Ils sont d'accord pour qu'elle soit libre et indépendante. 

Pour le président du sénat coutumier, ce conseil des grands chefs devra s'inscrire dans la durer et sera consultée en temps voulu sur des dossiers de société.

Ce même projet prévoit la création d’une haute instance de la coutume composée de 8 sages en charge des questions d’éthiques et des conflits de société.

Rendez vous est pris  le  weekend du 26, 27 et 28 août à la tribu de Paimboa dans la commune de Ouegoa en pays Hoot ma Whaap.


L'interview de Gilbert Tein, président du sénat coutumier.