Inauguré en 2021, le sentier de Ouemo, au cœur de la mangrove, a rapidement conquis les habitants de Nouméa. Pour obtenir cette mangrove en bonne santé, il a fallu dans un premier temps revoir la circulation de l’eau : la marée était bloquée par des digues construites à la fin des années 50.
En 2016, la mairie, la province sud et l’État se sont mobilisés pour sauver la végétation. "On a supprimé une digue historique. On a replanté environ 600 espèces d'arbres et de palétuviers. Il y a désormais un entretien constant pour éviter la pousse des espèces envahissantes", explique Pascale Servente, adjointe en charge du monde associatif à la mairie de Nouméa.
Quatre communes concernées
Une politique d'actions qui fait désormais l'objet d'une convention concernant toute la zone du Grand Nouméa. Réunies à la maison de la biodiversité, la province Sud, les communes de Païta, Nouméa, le Mont-Dore, Dumbéa et l’université de la Nouvelle-Calédonie ont acté ce mardi 30 avril la création d'un comité de gestion.
L'instance doit permettre de dégager des objectifs communs et de gagner en efficacité. "Aujourd'hui, c'est l'aboutissement de réflexions vieilles de plusieurs années. Il était temps que les collectivités s'engagent de manière à ce que nous mettions des moyens financiers et des personnels pour avancer ensemble sur ce sujet", se félicite Philippe Blaise, vice-président de l'assemblée provinciale.
Des écosystèmes importants
Signataire du projet, l'université apportera quant à elle l'expertise de ses scientifiques. "Avec les changements climatiques et la hausse du niveau des océans, les mangroves vont devoir reculer vers les terres et il n'y a pas forcément l'espace. Il faut donc faire en sorte que l'espace actuel soit utilisé au mieux par les palétuviers et qu'il favorise leur développement", souligne Cyril Marchand, professeur des universités à l'UNC et spécialiste de la mangrove.
Un enjeu de taille, tant l'utilité de cet écosystème semble primordiale. Les mangroves freinent l’érosion, captent le carbone, servent d’habitat à de nombreux animaux. Ce sont aussi des zones d’intérêt économique pour développer la pêche et le tourisme vert.