En ces temps de crise, les élus doivent-ils eux aussi se serrer la ceinture ? C'est en tous cas le sens de nombreux appels sur les réseaux sociaux ces dernières semaines. Les internautes invitent ainsi le personnel politique à donner l'exemple. Et leur souhait pourrait bientôt être exaucé.
Le groupe UC-FLNKS et Nationalistes a déposé sur le bureau du Congrès un vœu allant en ce sens. Les indépendantistes suggèrent de réduire les indemnités des élus. Ils demandent au gouvernement de travailler avec les provinces pour déterminer dans quelle mesure les élus provinciaux et membres de l'exécutif pourront participer à ces économies budgétaires.
Dans un communiqué, le groupe dirigé par Pierre-Chanel Tutugoro met en avant un "signal de sobriété, d’exemplarité et de solidarité envoyé à tous les Calédoniens, dont un bon nombre rencontre de graves problèmes financiers".
"On ne peut qu'être d'accord"
Les indemnités et autres allocations supplémentaires des conseillers provinciaux et autres membres du gouvernement s'établissent actuellement entre 560 000 francs et plus d'un million de francs CFP par mois. Elles sont fixées à la fois par les provinces et par le Congrès, d'où la volonté d'associer les différentes institutions à la démarche.
Si Calédonie Ensemble et l'Eveil océanien n'ont fait aucun commentaire, l'intergroupe Les Loyalistes se dit quant à lui favorable à une telle mesure. "C'est positif, on ne peut qu'être d'accord avec cette proposition", estime la cheffe du groupe au Congrès Françoise Suvé, ajoutant que Sonia Backès avait déjà émis une demande similaire lors de la dernière séance publique.
Les élus communaux non-concernés
La mesure ne concernerait à priori pas les élus des communes, maires et conseillers, dont les indemnités sont pour la plupart bien inférieures à celles des élus provinciaux et membres du gouvernement.
"Dans les petites et moyennes communes, on se retrouve aujourd'hui avec des personnes qui gagnent moins en étant maires que si elles étaient dans le privé ou dans l'administration", souligne Pascal Vittori, le président de l'association française des maires.
Si ces traitements devaient être revus à la baisse, "on prendrait le risque de voir des gens incompétents prendre la tête des communes", conclut le premier édile de Boulouparis, pointant par ailleurs un potentiel impact sur la consommation.