L'affaire fait du bruit en métropole : selon un témoin retrouvé par le journal "Nice-Matin", la chaine de télévion australienne "Channel 7" aurait bidonné un reportage tourné à Villeneuve-Loubet dans les Alpes-Maritimes, où le maire a pris un arrêté anti burkini.
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Le reportage de Channel 7 a été diffusé samed 18 septembre. On y voit deux femmes en burkini se faisant "chasser" d'une plage de Villeneuve-Loubet par des baigneurs.
Zeynab Alshelh, une étudiante de 23 ans, aurait été forcée de quitter une plage de Villeneuve-Loubet où elle s'était installée. En cause? Son burkini, jugé provocateur par d'autres baigneurs.
Le Maire de Villeneuve-Loubet, Lionel Luca, y avait pris un arrété anti burkini, retoqué par le Conseil d'Etat.
Mais selon nos confrères de "Nice-Matin" :
"Pour une mère de famille qui se trouvait sur la plage à ce moment-là, la scène qui s'est déroulée sous ses yeux était plus que suspecte."
Elle témoigne dans les colonnes du journal régional :
"Nous étions installés sur la plage avec mes enfants, quand nous avons vu la caméra débarquer à quelques mètres de nous, explique-t-elle. Ce n'est qu'après qu'un homme et deux femmes en burkini sont arrivés. Ils ont marché quelques minutes le long de la plage, puis sont venus s'installer juste devant l'équipe télé."
Alors, un coup monté? "On s'est immédiatement posé la question. C'est d'ailleurs pour ça que tous les gens sur la plage regardent dans la direction de la caméra."
Mais selon "Nice-Matin" :
"La vidéo diffusée par la chaîne australienne va plus loin. On y voit un homme se diriger vers la caméra et lâcher: Vous faites demi-tour et vous partez.
Tel qu'est monté le reportage, cette invective semble dirigée à l'encontre des deux femmes en burkini.
Une impression appuyée par la voix off de la vidéo qui confirme: Nous avons été forcés de partir, car les gens ont dit qu'ils allaient appeler la police."
"Mais il n'en est rien. L'homme sur la vidéo est mon oncle, atteste notre témoin. Il n'a jamais demandé à ce que ces trois personnes quittent la plage. Il s'adressait à la caméra pour demander au cameraman de partir. Il y avait des enfants sur la plage, dont les nôtres, et on ne voulait pas qu'ils soient filmés."
Autre extrait publié par nos confrères :
"La suite de la vidéo montre le même homme en train de téléphoner : Oui, il appelait la police. Pas pour les faire intervenir pour chasser ces personnes, mais pour demander comment on pouvait faire pour empêcher la caméra de nous filmer, surtout nos enfants. Et d'ajouter: A aucun moment des gens sont venus demander aux femmes en burkini de quitter la plage."
"Une version corroborée par un autre témoin de la scène : On voyait que c'était scénarisé, c'était trop gros pour être vrai et ça puait le coup monté, raconte Stéphane. Ce père de famille était dans l'eau avec ses enfants, au niveau de la plage privée Corto Maltese, quand il a vu débarquer la petite équipe sur la plage.
L'homme et les deux femmes sont arrivés presque en courant pour s'installer. En 10 secondes, ils avaient déplié leurs serviettes et planté leur parasol. Ils se sont mis en plein milieu du couloir à jet-ski de la plage privée. Comme ils gênaient, le propriétaire de la plage est sorti leur demander de se pousser."
"Nice-Matin" poursuit :
"Ce n'est qu'après que Stéphane aperçoit la journaliste et son cameraman -planqués- derrière les voitures, en train de filmer. Il raconte qu'à ce moment-là, le propriétaire de la plage a fait entrer le petit groupe dans son restaurant :
Ils sont ressortis au bout d'un moment. L'homme et les deux femmes ont continué à marcher le long de la plage en direction de la Siesta. Des fois, ils se posaient. Puis ils repartaient."
"Le journaliste et le cameraman, qui avaient fait mine de partir, étaient en fait toujours cachés derrière les voitures. On aurait dit qu'ils attendaient des réactions.
Stéphane assistera de loin à la scène du baigneur qui pressera les journalistes de quitter les lieux. J'ai vu ce monsieur au téléphone. Mais j'étais trop loin pour entendre ce qu'il disait.
Le petit groupe finira par quitter les lieux. Il y avait un véhicule qui les attendait en haut de la plage, comme pour les exfiltrer au cas où..."
Lire le reportage de "Nice Matin"
Largement reprise par la presse française l'information a fait le buzz.
Dans son édition du jour "Libération" a tenté d'aller plus loin dans l'enquête en interrogeant les témoins, en tentant de questionner les responsables de
Channel 7 et aussi en reprenant les réactions de la presse française et australienne, extraits :
"Selon le journal The Australian, Ghayath Alshelh, le père de la jeune femme, nommée Zeynab Alshelh et présentée comme une étudiante en médecine de 23 ans, est le patron de l’Islamic Charity Projects Association, une organisation basée à Sydney qui, selon l'hebdomadaire - Marianne -, défend les thèses de l’islam radical."
"L’hebdomadaire français releve également qu'«à aucun moment, le reportage ne montr[ait] une seule image des deux femmes et des baigneurs sur le même plan».
Il est d’autant plus difficile de démêler toute cette histoire que, si la presse australienne a largement commenté l’affaire, les journaux reprennent en fait les deux mêmes témoignages publiés par Nice-Matin."
"Contactée par nos soins, la chaîne Channel 7 ne nous a pas encore répondu. Mais Rahni Sadler, la journaliste responsable de ce reportage, s’est exprimée sur le site The New Daily, affirmant qu'«au moment où la famille a posé le pied sur cette plage française, ils ont pu constater à quel point la population locale était hostile aux musulmans."
"Le quotidien The Australian a lui choisi son camp en demandant, dans un éditorial, à la chaîne de présenter des excuses."
Lire le reportage de "Libération"
Un extrait du document vidéo diffusé par Channel 7 le 18 septembre :
https://youtu.be/fPQC4DDgt5A
Zeynab Alshelh, une étudiante de 23 ans, aurait été forcée de quitter une plage de Villeneuve-Loubet où elle s'était installée. En cause? Son burkini, jugé provocateur par d'autres baigneurs.
Le Maire de Villeneuve-Loubet, Lionel Luca, y avait pris un arrété anti burkini, retoqué par le Conseil d'Etat.
Mais selon nos confrères de "Nice-Matin" :
"Pour une mère de famille qui se trouvait sur la plage à ce moment-là, la scène qui s'est déroulée sous ses yeux était plus que suspecte."
Elle témoigne dans les colonnes du journal régional :
"Nous étions installés sur la plage avec mes enfants, quand nous avons vu la caméra débarquer à quelques mètres de nous, explique-t-elle. Ce n'est qu'après qu'un homme et deux femmes en burkini sont arrivés. Ils ont marché quelques minutes le long de la plage, puis sont venus s'installer juste devant l'équipe télé."
Alors, un coup monté? "On s'est immédiatement posé la question. C'est d'ailleurs pour ça que tous les gens sur la plage regardent dans la direction de la caméra."
Mais selon "Nice-Matin" :
"La vidéo diffusée par la chaîne australienne va plus loin. On y voit un homme se diriger vers la caméra et lâcher: Vous faites demi-tour et vous partez.
Tel qu'est monté le reportage, cette invective semble dirigée à l'encontre des deux femmes en burkini.
Une impression appuyée par la voix off de la vidéo qui confirme: Nous avons été forcés de partir, car les gens ont dit qu'ils allaient appeler la police."
"Mais il n'en est rien. L'homme sur la vidéo est mon oncle, atteste notre témoin. Il n'a jamais demandé à ce que ces trois personnes quittent la plage. Il s'adressait à la caméra pour demander au cameraman de partir. Il y avait des enfants sur la plage, dont les nôtres, et on ne voulait pas qu'ils soient filmés."
Autre extrait publié par nos confrères :
"La suite de la vidéo montre le même homme en train de téléphoner : Oui, il appelait la police. Pas pour les faire intervenir pour chasser ces personnes, mais pour demander comment on pouvait faire pour empêcher la caméra de nous filmer, surtout nos enfants. Et d'ajouter: A aucun moment des gens sont venus demander aux femmes en burkini de quitter la plage."
"Une version corroborée par un autre témoin de la scène : On voyait que c'était scénarisé, c'était trop gros pour être vrai et ça puait le coup monté, raconte Stéphane. Ce père de famille était dans l'eau avec ses enfants, au niveau de la plage privée Corto Maltese, quand il a vu débarquer la petite équipe sur la plage.
L'homme et les deux femmes sont arrivés presque en courant pour s'installer. En 10 secondes, ils avaient déplié leurs serviettes et planté leur parasol. Ils se sont mis en plein milieu du couloir à jet-ski de la plage privée. Comme ils gênaient, le propriétaire de la plage est sorti leur demander de se pousser."
"Nice-Matin" poursuit :
"Ce n'est qu'après que Stéphane aperçoit la journaliste et son cameraman -planqués- derrière les voitures, en train de filmer. Il raconte qu'à ce moment-là, le propriétaire de la plage a fait entrer le petit groupe dans son restaurant :
Ils sont ressortis au bout d'un moment. L'homme et les deux femmes ont continué à marcher le long de la plage en direction de la Siesta. Des fois, ils se posaient. Puis ils repartaient."
"Le journaliste et le cameraman, qui avaient fait mine de partir, étaient en fait toujours cachés derrière les voitures. On aurait dit qu'ils attendaient des réactions.
Stéphane assistera de loin à la scène du baigneur qui pressera les journalistes de quitter les lieux. J'ai vu ce monsieur au téléphone. Mais j'étais trop loin pour entendre ce qu'il disait.
Le petit groupe finira par quitter les lieux. Il y avait un véhicule qui les attendait en haut de la plage, comme pour les exfiltrer au cas où..."
Lire le reportage de "Nice Matin"
Largement reprise par la presse française l'information a fait le buzz.
Dans son édition du jour "Libération" a tenté d'aller plus loin dans l'enquête en interrogeant les témoins, en tentant de questionner les responsables de
Channel 7 et aussi en reprenant les réactions de la presse française et australienne, extraits :
"Selon le journal The Australian, Ghayath Alshelh, le père de la jeune femme, nommée Zeynab Alshelh et présentée comme une étudiante en médecine de 23 ans, est le patron de l’Islamic Charity Projects Association, une organisation basée à Sydney qui, selon l'hebdomadaire - Marianne -, défend les thèses de l’islam radical."
"L’hebdomadaire français releve également qu'«à aucun moment, le reportage ne montr[ait] une seule image des deux femmes et des baigneurs sur le même plan».
Il est d’autant plus difficile de démêler toute cette histoire que, si la presse australienne a largement commenté l’affaire, les journaux reprennent en fait les deux mêmes témoignages publiés par Nice-Matin."
"Contactée par nos soins, la chaîne Channel 7 ne nous a pas encore répondu. Mais Rahni Sadler, la journaliste responsable de ce reportage, s’est exprimée sur le site The New Daily, affirmant qu'«au moment où la famille a posé le pied sur cette plage française, ils ont pu constater à quel point la population locale était hostile aux musulmans."
"Le quotidien The Australian a lui choisi son camp en demandant, dans un éditorial, à la chaîne de présenter des excuses."
Lire le reportage de "Libération"
Un extrait du document vidéo diffusé par Channel 7 le 18 septembre :
https://youtu.be/fPQC4DDgt5A