Un cutter pour mixer des saucissons, des moules à jambons, ou encore un hachoir... dans la boucherie de Magenta, on découvre des matériaux de bouchers à vendre. La boucherie charcuterie de Magenta, chez Albert et René Shoenenberger, ferme définitivement. Les jumeaux sont arrivés en Nouvelle-Calédonie en 1970, ils ont commencé à travailler pour des supermarchés puis ont ouvert cette boucherie en 1991. À 78 ans, ils rendent leur tablier.
Une vie de travail, sans intervalle, pas beaucoup d’interruption, (...) On gardera toujours en tête “le bon souvenir des clients. Tous des champions, il n’y avait pas de mauvais client.
Confient René Shoenenberger et Albert Shoenenberger
Une nostalgie qui se lit dans les yeux de René lorsqu’il partage ses souvenirs. Pour confectionner les spécialités de charcuterie, les frères n’employaient qu’un seul salarié.
On a commencé à 14 ans, on en a 78 maintenant, ça suffit, en plus on n’a jamais pris de congés.
Albert Shoenenberger
Des clients devenus au fil des ans des amis. Des acheteurs ont démonté les enseignes lumineuses pour les installer dans leur jardin en souvenir. Albert, aime partager ses connaissances, mais c'est une page qui se tourne pour le boucher.
J’ai trouvé un peu dommage que tout ce savoir-faire se perde. Là ils ont 60 ans d’activité professionnelle qui vont partir aux oubliettes, mais c’est trop tard pour eux, ils ont tourné la page.
Christophe Gras, client
Ils ont tous les deux commencé en tant qu’apprentis dans la ville de Toulon en métropole. Après 30 ans passés dans cette boucherie, c’est une page qui se tourne avec tout de même un petit pincement au cœur. “C’est compliqué, c’est sûr que l’on aurait aimé qu’un boucher reprenne l’établissement ou un charcutier, mais c’est tristounet", confie Albert Shoenenberger.
Albert et René superviseront la liquidation du matériel jusqu'à fin décembre puis tous deux pourront enfin savourer un repos bien mérité auprès de leur famille.
Reportage de Brigitte Whaap et Cédric Michaut :