Une start-up australienne a cultivé de la viande de mammouth

La boulette de viande de mammouth dévoilée à Amsterdam (Pays-Bas)
Et si le mammouth s'invitait dans vos assiettes ? Vow, une start-up australienne basée à Sydney, a présenté une boulette de viande dans un musée scientifique d'Amsterdam. Le morceau a été cultivé en laboratoire à partir de l'ADN de l'espèce disparue.

Difficile de ne pas penser à un poisson d'avril. Une boulette de viande d'un genre particulier a été dévoilée au Nemo Science Museum d'Amsterdam (Pays-Bas) le 28 mars. C'est celle d'un mastodonte disparu il y a plus de 4000 ans : le mammouth laineux. 

Le morceau n'a évidemment pas été prélevé sur un animal, mais cultivé durant plusieurs semaines en laboratoire. La start-up australienne Vow avait d'abord inséré dans des cellules de mouton une séquence d'ADN de mammouth dont les lacunes avaient été comblées avec des gènes de son cousin, l'éléphant d’Afrique. Les cellules se sont ensuite multipliées.

Un "symbole de perte"

Le choix du mammouth n'est pas anodin. "Nous voulions enthousiasmer les gens sur le fait que l'avenir de la nourriture est différent de ce que nous avions auparavant. Il existe des produits uniques et meilleurs que les viandes que nous mangeons actuellement, et nous avons pensé que le mammouth alimenterait les conversations et susciterait l'enthousiasme des gens pour ce nouvel avenir", explique Tim Noakesmith, le fondateur de Vow.

"Le mammouth laineux est aussi traditionnellement un symbole de perte. Nous savons aujourd'hui qu'il a disparu à cause du changement climatique. Nous voulions donc voir si nous pouvions créer quelque chose qui soit le symbole d'un avenir plus excitant, qui ne soit pas seulement meilleur pour nous, mais aussi meilleur pour la planète", poursuit-il.

Une solution écologique

La consommation mondiale de viande augmente sans cesse. L'élevage représente déjà 14,5% des émissions de gaz à effet de serre causées par l'homme. Outre le fait de ne pas tuer d'animaux, la viande de culture de Vow pourrait donc contribuer à lutter contre le réchauffement. Comme les protéines végétales.

Pour des raisons de sécurité, on ne peut pas encore goûter cette chair de mammouth. Des tests doivent être effectués au préalable. Mais certains l'ont humée. "Les gens qui étaient là ont dit que l'arôme était similaire à celui d'un autre prototype que nous avions produit auparavant, qui était un crocodile. Il est donc fascinant de penser que l'ajout de la protéine d'un animal disparu il y a 4000 ans a donné un arôme totalement unique et nouveau", se réjouit Tim Noakesmith.

Comme une centaine d’autres entreprises dans le monde sur le même créneau, Vow ne veut donc pas seulement préserver la biodiversité mais proposer des viandes nouvelles et meilleures. Le marché de la viande de culture semble effectivement très prometteur. On attend avec impatience que la start-up australienne mette sur le marché de la chair de kangourou cultivée …