C'est une scène fréquente ces derniers jours dans ce cabinet médical de Nouméa. Âgé de quelques mois, le petit Aslane a reçu sa deuxième dose de vaccin contre la méningite. Pendant que sa maman le console, sa grande sœur reçoit un rappel contre la rougeole, la rubéole et les oreillons.
Des formalités médicales que leurs parents prennent avec philosophie. "C’est important de les protéger de certaines maladies, confirme Nicolas Takailo. On veut toujours le bien de nos enfants, donc c’est important de les vacciner à cet âge-là."
Un suivi par le pédiatre
Une conviction partagée par Bettyna Billaud. Cette maman veut s’assurer que le carnet de vaccination de son fils est bien à jour. Il est un gage d’entrée en collectivités, notamment à la crèche et à l’école. "Colin a fait tous ses vaccins, 11 en tout. C’est bien rassurant qu’il soit à jour et important d’avoir un suivi avec un pédiatre." La prochaine étape pour Colin, ça sera pour ses 6 ans. "Tant mieux, ça nous laisse un peu de repos."
Un vaccin VRS contre la bronchiolite
Le docteur Anne Guilbert, pédiatre à Nouméa, souhaiterait d'ailleurs voir arriver d’autres vaccins pour lutter contre certains virus respiratoires. "Je pense notamment au fameux vaccin VRS pour protéger de la bronchiolite. Il est mis en place depuis décembre 2023 dans l'Hexagone et malheureusement, nous ne l’avons pas. C'est un vaccin qui protège des détresses respiratoires aigües, qui conduisent souvent à des hospitalisations chez les tout petits nourrissons."
Maintenir les objectifs de couverture vaccinale
Les autorités sanitaires relancent leur habituelle campagne de vaccination des enfants, après un dangereux ralentissement depuis la crise Covid. En cause, une nouvelle défiance vis-à-vis des vaccins.
Parmi les inquiétudes de la Dass : voir réapparaître de graves maladies très contagieuses comme la rougeole. "Malheureusement, le Covid a fait du tort à la vaccination de manière générale puisqu’on voit qu’il y a des reprises de certaines épidémies notamment de la rougeole. Le phénomène pourrait être constaté en Nouvelle-Calédonie, assure le docteur Ann-Claire Gourinat, cheffe du service santé publique pour la Dass. C’est pour ça qu’on va être vigilant à ce que les objectifs de couverture vaccinale soient maintenus."
Une amende et une peine d'emprisonnement
Dans les faits, le code de la santé publique "prévoit une amende de plus de 480 000 francs et 6 mois d’emprisonnement en cas de non respect de certains vaccins obligatoires et aussi l’exclusion scolaire", ajoute le docteur Ann-Claire Gourinat. "Il pourrait y avoir des contrôles si on voit qu’il y a un relâchement par rapport à cette vaccination obligatoire."
Dans certaines écoles, un peu plus d’un tiers des élèves de grande section ne sont pas à jour de leurs vaccins.
Le reportage de Loreleï Aubry et Nicolas Fasquel :