Vers plus de contrôle sur les sites pornographiques ?

Prévention contre la pornographie en ligne.
Le projet de loi numérique sera présenté ce mercredi 10 mai en Conseil des ministres. Les mesures visent entre autres à interdire l’accès des sites pornographiques aux mineurs mais aussi à lutter contre les arnaques et le cyber-harcèlement.

Accéder à un site pornographique relève aujourd’hui du jeu d’enfant. En quelques clics, les sites s’affichent et le contrôle de l’âge n’apparait pas systématiquement. Cela constitue un vrai danger pour les plus jeunes. Selon Pauline Syemons, directrice du Comité de promotion de la santé sexuelle (CP2S), " avec la facilité d'accès à la pornographie, les jeunes développent une accoutumance à la pornograhie et aux images de plus en plus hard. Cela finit par influer sur leur comportement et leur développement psycho-sexuel".

Application d'identification et bannissement

Pour enrayer cette spirale et sécuriser la Toile, le gouvernement d'Elisabeth Borne planche donc depuis plusieurs mois sur un projet de loi numérique. Parmi les mesures phares : l’obligation pour ces sites classés X de mettre en place une technologie fiable pour vérifier l'âge des internautes. Elle pourrait se faire via une application dédiée installée sur son smartphone. Le texte prévoit également le blocage et le déréférencement des sites pornographiques qui ne respecterait pas la nouvelle réglementation.  

En parallèle, les cyber-harceleurs eux pourront être bannis des grandes plateformes numériques, telles que les réseaux sociaux comme Facebook. Selon le député de la première circonscription, Philippe Dunoyer, « la loi viendra dire, si vous en êtes coupable de cyber-harcèlement, vous êtes interdit pendant une période de six mois, un an s’il y a récidive, d’accès à tous sites internets… L’essentiel c’est de reprononcer une condamnation ferme sur toute forme de cyber-harcèlement » 

La prévention, encore et toujours

En Calédonie, le cyber-harcèlement touche les jeunes dès l’âge de 10 ans. 4 jeunes sur 10 ont déjà consulté des contenus pornographiques sur le web. C’est ce que révèle le dernier baromètre santé jeunes de 2019. De la cyberviolence qui pousse les associations calédoniennes à travailler de concert avec le gouvernement pour préserver les moins de 18 ans.

Pour Pauline Syemons, "l'aspect légal permet de faire comprendre aux gens et aux jeunes qu'internet n'est pas une zone de non droit". Pour autant, la directrice du CP2S prévient, "c'est illusoire d'espérer contrôler internet à 100 %. C'est donc primordial de garder le côté prévention. Il faut continuer à parler de la violence en ligne aux jeunes, aux enfants et à la population en général".    

Le projet de loi numérique sera présenté ce mercredi en conseil des ministres. Si la loi finit par être promulguée d’ici 2024, reste à savoir de quelle manière elle s’appliquera en Nouvelle-Calédonie

Le reportage de Lizzie Carboni et David Sigal : 

©nouvellecaledonie