L'annonce est survenue par le biais d'une parution dans le Journal officiel, jeudi 9 février. Victor Gogny a pris la tête du Sénat coutumier en remplacement d'Hugues Vhemavhe, après plusieurs mois de crise au sein de l'institution. Le nouveau président a accepté de s'exprimer pour la première fois depuis sa prise de fonction.
NC la 1ère : Vous venez de prendre la tête du Sénat coutumier après la révocation d'Hugues Vhemavhe. La situation peut-elle encore changer ?
Victor Gogny : C’est une délibération définitive puisqu’elle a été votée à l’unanimité par la majorité des sénateurs. Elle est souveraine en la matière. Hugues Vhemavhe peut toutefois contester. Il a un délai de deux mois pour faire un recours.
Le Sénat coutumier sort d'une crise sans précédent, avec plusieurs mois de tergiversations autour du départ ou non d'Hugues Vhemavhe. Avez-vous conscience de l'image renvoyée par l'institution pendant cet épisode ?
C’est vrai qu’on était en situation de crise depuis maintenant trois mois. Mais nous avons repris les rênes de l’institution et nous allons essayer d’avancer coûte que coûte pour une bonne marche de l’institution.
Pourquoi la révocation d'Hugues Vhemavhe a pris autant de temps ?
Nous étions dans une démarche légitime avec la majorité des sénateurs mais c’est quelque chose que nous ne maîtrisions pas. Il a fallu effectivement du temps pour arriver au bout.
C'était lié à un flou juridique ?
C’est vrai qu’il y a un flou juridique qui concerne directement le règlement intérieur de l’institution mais nous travaillons actuellement dessus. Nous essayons de faire un toilettage de ce règlement. À l'avenir, si un tel cas de figure se reproduit, la conclusion sera beaucoup plus rapide.
Le travail des sénateurs a été paralysé pendant plusieurs mois. Quel sera désormais votre principal chantier ?
Le principal chantier sera celui des politiques publiques de l’identité kanake. Depuis novembre l’année dernière, cela s’est un petit peu estompé. Mais avec la reprise normale des actions du Sénat, nous allons pouvoir travailler dessus.
Est-ce que vous allez travailler également sur la question de l'avenir institutionnel et de la place du sénat coutumier ?
Bien sûr. C’est un chantier de réflexion autour de l’avenir des institutions coutumières. J’ai envie de dire que c’est le plus gros chantier et nous allons prendre du temps, mais il nous est compté. Nous devons rendre ce travail pour fin avril, début mai.
À titre personnel, comment voyez-vous justement l'avenir du sénat coutumier ?
L’avenir du sénat reposera sur les décisions qui seront prises. Nous avons une assemblée générale vendredi, puis il y aura une réunion de travail avec les institutions comme la DGRAC (ndlr : Direction de la gestion et de la réglementation des affaires coutumières) et le gouvernement pour en discuter.