C’est devenu le quotidien des habitants de l’île Ouen lors des grandes marées. L’eau monte et elle inonde les cours des maisons. Théophile Kapétha, membre du Conseil des chefs de clan ne décolère pas. Le phénomène de l’érosion se confirme jour après jour. Il était déjà souligné en 2013 par une étude sur le littoral calédonien réalisé dans le cadre des opérations du BRGM, le service géologique national. Il était déjà source d’inquiétudes pour les anciens qui avaient érigé une digue aujourd’hui disparue.
"On ne peut rien faire car ici il n’y a pas grand chose, déplore-t-il. On est en train de subir les choses. La montée des eaux, c’est un phénomène mondial. Ici, ça gagne petit à petit le rivage. "
La mer s'infiltre partout. Dans la baie de Ouara qui concentre la majeure partie des habitations, l’érosion est source de stress.
"C'est devenu très grave"
"C’est devenu très grave, s’inquiète Dimitri Qenegei, un habitant de l’île Ouen. Tout petit, on a quand même vu les grandes plages de l’île. Trente ans plus tard, on voit qu’on a perdu beaucoup de centimètres qui deviennent des mètres. Dans 15 ou 20 ans, nos enfants n’auront plus de route pour marcher. On sera obligé de faire augmenter la population dans les montagnes."
Il y a 10 ans, l’étude sur site indiquait que la tribu n’est pas à l’abri de tempêtes, même si un récif est présent au large. Comment se protéger de la montée des eaux quand l’érosion est particulièrement active? La population se réunira autour de cette question samedi à l’île Ouen.