Les chiffres parlent d’eux même. Sur 15 000 personnes en longue maladie, 95% sont atteintes de diabète de type 2. Une maladie qui a un coût pour la Cafat, près de 8 milliards par an, et qui a des conséquences graves sur la santé et la qualité de vie de ceux qui en sont atteint. Dakata du 23 novembre a fait le point sur cette pathologie.
Près de 11 % de la population calédonienne souffre de diabète. Cette maladie métabolique progresse partout dans le monde et particulièrement dans le Pacifique. Le diabète de type 2, le plus courant avec 95 % des cas recensés, est causé par la combinaison de deux facteurs : « Le diabète, il n’arrive pas par hasard, assure le dr Dominique Megraoua, Il faut une histoire familiale et des kilos en trop. Donc chez les gens qui ont une histoire familiale de diabète ou qui souffrent de surcharge pondérale, de surpoids ou d’obésité, on recommande de faire un dépistage chez son médecin ou au cours d’un événement quand c’est proposé ».
Entre 0,70 g par litre de sang et 1,10 g/l, tout est normal, de 1,10 g/l à 1,25 g/l, attention le stade du « prédiabète » est atteint. Au-delà de 1,26 g/l, le diabète est installé.
Importance du dépistage
Toutefois, lorsque la maladie est détectée suffisamment tôt, il est possible de faire redescendre son taux de sucre à des niveaux normaux. D’où l’intérêt de se faire dépister, car le diabète évolue souvent pendant silencieusement pendant plusieurs années : « Les signes cliniques n’arrivent qu’au moment où le taux de sucre dans le sang est déjà élevé, aux environs de 2 g/l, 2,5 g/l », explique le dr Bruno Creugnet.
La Nouvelle-Calédonie a fait d’importants progrès en matière de dépistage : « Il y a 25 ans, 75 % des diabétiques s’ignoraient. Aujourd’hui, la vapeur a été renversée et seulement 17 % des diabétiques s’ignoreraient. Ce taux est de 23 % dans l’hexagone », se félicite le Dr Mégraoua.
Le diabète peut se contrôler par des mesures hygiéno-diététiques, c’est-à-dire une alimentation saine et équilibrée, une perte de poids et la pratique d’une activité sportive.
Mais attention aux idées reçues, « pas besoin de faire du sport à outrance, ce qui compte c’est une activité physique adaptée », précise le Dr Mégraoua. De même, au moment de passer à table, attention aux faux amis comme les édulcorants, qui maintiennent l’habitude du goût sucré. D’autres aliments sont eux soupçonnés à tort : « C’est assez fréquent que l’on me demande si l’on peut consommer des légumes
racines, donc les taros, les maniocs, les ignames. Tant qu’on reste dans une portion raisonnable, oui. Je préfère que les gens mangent ce type de féculents plutôt que du riz blanc par exemple, du riz blanc », assure le Dr Creugnet.
Surveiller son taux de glycémie lorsque l’on est diabétique est en tout cas une nécessité. Car lorsque le taux de sucre monte au-delà des 6 g/litre de sang, on parle de diabète déséquilibré, avec des conséquences très graves : perte des fonctions rénales, cécité, amputations ont pour cause n°1, le diabète non contrôlé.