Encadrer des oeuvres, c’est désormais l’unique activité d’Albert Aude, encadreur et galeriste à Nouméa. Avant la crise, sa galerie située à Nouméa vivait aussi grâce aux expositions d’artiste et aux ventes. Mais depuis le 13 mai, tous les événements ont été annulés et les acheteurs d’art se font rare.
Résultat : il recense une perte de 60% de son chiffre d’affaires et de nombreux questionnements. “J’ai déjà licencié mon employé et la galerie est en péril. À court terme, on tape dans le fonds de roulement mais il n’est pas éternel. On n’est pas dans les choses dont les gens ont besoin, au quotidien, donc on se pose des questions. Il faut trouver un moyen de se réinventer”, explique le responsable de la galerie.
"En tant qu'artistes, on peut se demander comment porter la parole"
Une incertitude, vécue également pour la troupe de théâtre professionnelle Pacifique et Compagnie. Les cours de théâtre font toujours recette, mais toutes les séances en milieu scolaire et la quasi-totalité des spectacles, ont été annulés. “Tout ce qui est tournée dans le pays, c’est complètement à l’arrêt. J’ai des artistes qui n’ont plus de revenus depuis trois mois. En même temps, on vit une crise qui est importante dans le pays. En tant qu’artiste, on peut se demander comment on peut porter certaines paroles importantes”, assure de son côté Isabelle de Haas, directrice de la compagnie.
Cette situation exceptionnelle pourrait même inspirer un spectacle. Pour l’heure, la compagnie s’adapte à la crise en proposant des stages, contre une participation libre ou un tarif solidaire, à moitié prix. Et répond à des appels à projet. “Tout ce qui a été annulé on ne le retrouvera pas, donc on essaie de mettre en place d’autres projets. C’est encore un peu tôt pour qu’on soit sûre d’être là l’année prochaine, mais on fait tout pour”, poursuit Isabelle de Haas.