"Location de vélos ! 200 francs la journée." Le bon plan s'affiche à Nouméa sur les murs de l'université, excentrée à quelques kilomètres du centre-ville. Un service que l'université a déclenché pour répondre à un véritable problème.
"Grande difficulté à se rendre sur le campus"
"Suite aux exactions, la situation économique du pays en a subi les conséquences et les moyens de transport, également", lit-on sur le site de l'UNC. "Un arrêt des lignes de bus, une augmentation des prix, et de ce fait, une majorité de nos étudiantes et étudiants, et de notre personnel, éprouve une grande difficulté à se rendre sur le campus universitaire." En deux mois, une vingtaine d’étudiants ont pu bénéficier du service. Comme Jazz, en troisième année de physique-chimie.
J’habite sur le campus, mais mes activités sont surtout en ville. Je suis dans un club de va'a, à Moselle et comme le car a augmenté, c’est une très bonne solution pour moi de prendre un vélo. Ça revient moins cher.
Jazz Cronsteadt, étudiant à l'UNC
Gare aux crevaisons
Pas de caution demandée. Seulement une assurance en responsabilité civile pour valider le contrat, qui couvre les dégâts en cas d'éventuel accident. Darren Dabome effectue à l’université un service civique dédié au vélo. "Les plus grandes difficultés, explique-t-il, ce sont les pannes mécaniques." A commencer par les crevaisons. "C'est normal, on est entourés de débris, sur nos routes, avec tout ce qui s’est passé."
Cours de maintenance
Direction l’atelier, où l'initiateur du projet s’occupe de régler les petits incidents. Les cyclistes n’échappent pas à une initiation à la maintenance, histoire de les rendre plus autonomes. "L’idée était de favoriser la mobilité des étudiants, résume Benoit Mantez. C’était aussi de lancer un projet avec des vélos usagés, pour promouvoir l'économie circulaire. Dire qu’on n'a pas forcément besoin d’acheter, mais qu'on peut entretenir, réparer." Les dons sont les bienvenus. La fac a ainsi récupéré 35 vélos, ensuite remis en état.
Des avantages, et des pistes d'amélioration
Inscrite en droit, Rose doit parcourir douze kilomètres pour se rendre en cours. Elle l’assure, pédaler a changé sa vie.
J’étais en surpoids et depuis que j'ai bénéficié de ce vélo, cette sensation de légèreté. Je me suis remise à faire du sport.
Rose, étudiante
Pour améliorer l'expérience, reste à agir sur les infrastructures. Créer de véritables pistes cyclables, ou rétablir l’éclairage public détruit pendant les émeutes. À noter une autre solution "pour faire face à l’augmentation des tickets de bus, une situation difficilement supportable pour de nombreux étudiants" : l'aide au transport.
Ci-dessus, le reportage de Loreleï Aubry et Gaël Detcheverry