Charles Washetine, porte-parole du Palika, invité politique du 19h30, dimanche 17 novembre, a clarifié la position de son mouvement. Il a confirmé le retrait du Palika des instances du FLNKS, un tournant significatif dans le paysage politique de la Nouvelle-Calédonie. Charles Washetine a également détaillé la vision du Palika pour l'avenir institutionnel du territoire, tout en dénonçant les dérives actuelles du Front.
Un FLNKS dépassé, selon le Palika
Interrogé sur la position actuelle du Palika, Charles Washetine a confirmé : "Dans la mesure où nous n’avons nommé personne au sein du bureau politique du FLNKS, nous considérons que nous sommes effectivement en retrait."
Pour le porte-parole, le FLNKS ne remplit plus ses missions historiques. Il critique des méthodes jugées dépassées et un populisme croissant qui entache la crédibilité du Front.
Le FLNKS n’est plus crédible aux yeux de ses interlocuteurs.
Charles Washetine, porte-parole du Palika
Pour autant, Charles Washetine ne nie pas l’importance historique du FLNKS dans la reconnaissance du peuple kanak et le processus de décolonisation amorcé il y a plusieurs décennies. Cependant, il estime qu’une réorganisation est nécessaire pour répondre aux enjeux actuels. Comme l'UPM, l'Union progressiste en Mélanésie, le Palika propose l'alternative de l'UNI, l'Union Nationale Indépendantiste. Ils considèrent, tous deux, ce mouvement, plus "légitime" que le FLNKS.
Achever le processus de décolonisation
Malgré ce retrait, le Palika reste engagé dans la poursuite de la décolonisation. Dans un contexte marqué par la visite parlementaire française, le Palika réaffirme son objectif de "pleine souveraineté en partenariat". Une position qu'il distingue du concept de "souveraineté partagée" avancé par Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet.
Cela peut être interprété comme une autonomie étendue, mais nous saisissons cette possibilité pour avancer dans le cadre de la décolonisation.
Charles Washetine, porte-parole du Palika
Charles Washetine a rappelé que quatre compétences régaliennes – telles que la justice et la défense – restent à transférer dans le cadre de l’accord de Nouméa.
Il défend un modèle de pleine souveraineté qui s’appuie sur des conventions de partenariats avec l’État français, tout en rompant avec la dépendance économique actuelle. "Il est urgent de construire un modèle qui profite à tous les Calédoniens. Aujourd’hui, un cinquième de la population vit sous le seuil de pauvreté. Cela montre que notre système actuel est à bout de souffle", a-t-il déclaré.
Le calendrier s’annonce serré avec des élections provinciales prévues d'ici le mois de novembre 2025.
Nous avons peu de temps pour trouver un accord global, mais je reste optimiste. Nous devons accélérer les discussions sur l’avenir institutionnel.
Charles Washetine, porte-parole du Palika
Le retrait du FLNKS ne signe pas un renoncement, mais une volonté de trouver de nouvelles voies pour concrétiser les aspirations indépendantistes.