VIDÉO. Taxe sur le sucre : la fiscalité peut-elle changer les mauvaises habitudes ?

Taxe sur le sucre : et les consommateurs ? ©nouvellecaledonie
Le Congrès vient d'adopter un texte qui fixe les tarifs de la taxe sur certains produits alimentaires contenant du sucre. Une fiscalité imposée aux importateurs et aux producteurs locaux, qui la répercuteront probablement sur les consommateurs. Les Calédoniens seraient-ils prêts à changer leurs habitudes si les prix venaient à augmenter ?

Aux caisses des supermarchés, les produits sucrés s’affichent partout. Sodas, bonbons, gâteaux ou chocolat, il semble impossible de s’en passer ! Dans un hyper de Nouméa, plusieurs clientes parlent d'une "habitude". "Je suis gourmande", révèle une autre. Quant à cet acheteur, il s'avère être restaurateur et de son expérience, "on ne peut pas vraiment se permettre de réduire les boissons sucrées pour les clients, surtout dans des snacks et des restaurants. Tout le monde consomme, surtout en Calédonie, beaucoup de boissons sucrées."

Toutes sortes de produits 

La loi qui a été promulguée mi-janvier concerne toutes sortes de produits qui contiennent du sucre. La liste a été fixée par arrêté du gouvernement et vendredi dernier, la délibération qui fixe les montants est passée au Congrès. La taxe sera due par les importateurs et les producteurs locaux. S’ils mettent les consommateurs à contribution, les prix de ces produits devraient augmenter.

"C’est de l’éducation qu’il faut, plus que des taxes"

Les Calédoniens en changeront-ils leurs habitudes d’achat ? Question posée dans le même hypermarché. Réponses : "J’ai déjà diminué le sucre. Même au magasin." "Non, peut-être pas." Ou encore : "C’est déjà assez cher comme ça. C’est de l’éducation qu’il faut, plus que des taxes", développe ce client. "Peut-être même faire en sorte qu’ils soient fabriqués moins sucrés à la base." 

"On verra un recul de la consommation de sucre" 

C’est justement l’un des objectifs du gouvernement, avec cette loi : pousser les industriels à diminuer la teneur en sucre de leurs produits. Le rendement de cette fiscalité doit financer la prévention de l’obésité et du diabète. Pour Dominique Megraoua, elle devrait avoir l’effet escompté. "On a protégé les adultes contre l’alcool, contre le tabac, avec des taxes fortes", résume le responsable du programme diabète à l'Agence sanitaire et sociale. "Et on a vu le recul de la consommation de tabac, de la consommation d’alcool. On verra de la même façon un recul de la consommation de sucre."

La formule marche, dit l'OMS

Mais il ajoute : "On est dans le domaine de la prévention donc, bien entendu, il faut une dizaine voire une vingtaine d’années pour mesurer les effets. Et il ne s’agit que d’une des opérations à mener dans ce combat contre l’obésité, le diabète et ces maladies de surcharge." Taxer le sucre pour diminuer les maladies chroniques ? La formule fonctionne, selon l’Organisation mondiale de la santé. À travers le monde, 108 pays imposent des taxes sur les sodas et boissons sucrées. Exemple de réussite : le Mexique.