VIDÉO. Tourisme : l'activité de croisière reprend doucement, ses retombées économiques seront bientôt estimées

Un reportage de Marion Thellier, Claude Lindor, Charlotte Mainevy et Daniel Abdou. ©nouvellecaledonie
Les croisiéristes représentent trois quarts des visiteurs internationaux en Calédonie. Pourtant, les retombées économiques sont encore floues. Alors qu’une enquête se prépare pour chiffrer davantage ce secteur, le territoire tente de structurer et d’optimiser cette filière.

343 300 croisiéristes ont débarqué à Nouméa et Lifou en 2023. Si l'on connaît leur nombre, c'est bien l'une des rares données disponibles sur le secteur. Ce à quoi Nouvelle-Calédonie Tourisme (NCT) espère remédier. Le groupement d'intérêt économique, dont la mission est de promouvoir le tourisme international, mène une enquête en ce début d'année 2025.

Cette étude devrait permettre de mieux chiffrer les retombées économiques du tourisme de croisière. Car les passagers de paquebots représentent trois quarts des visiteurs internationaux en Calédonie.

"Inciter à consommer davantage"

70 escales sont programmées à Nouméa et 50 à Lifou cette année. "Soit une baisse de 36 % par rapport à 2023", mais Philippe Artigue, directeur marketing et communication de NCT veut rester confiant. "Progressivement, on retrouve le flux. Le véritable enjeu pour nous est de tirer le meilleur de ce flux important de voyageurs. Et de les inciter à consommer davantage sur place."

Favoriser les dépenses à l'échelle locale pour soutenir les commerçants, les artisans ou encore les artistes, comme Adilio Poacoudou. Ce plasticien originaire de Nakety à Canala a installé son stand de portraits à la gare maritime il y a deux ans. Depuis, les commandes des croisiéristes représentent 50 à 60 % de son chiffre d'affaires.

Ses premières ventes lui ont permis de s'acheter des crayons. Aujourd'hui, il a parfaitement rodé son activité. "Je prends les gens en photo pour qu'ils aient le temps de faire le tour [des stands]." Ce qui laisse le temps à l'artiste de dessiner les portraits.

Taxe "croisières"

La grande rade du port autonome, à Nouméa, accueille 80 % des paquebots. La petite rade récupère le reste des accostages, essentiellement des navires de petite taille. Mais cette répartition devrait évoluer d'ici 2026, avec le chantier d'aménagement de la petite rade. Un projet dans les tuyaux depuis quelques années pour accueillir de plus grands navires. Et qui s'accompagnerait d'un terminal d'accueil des croisiéristes.

Autre tournant majeur pour le secteur : la taxe "croisières". Actuellement en seconde lecture au Congrès, elle devrait rapporter au moins 800 millions de francs par an. Si la répartition de cette recette fait encore débat, sa mise en place est largement attendue par les acteurs économiques et politiques du territoire.