Open international d'échecs de La Réunion : un tournoi qui séduit aussi les jeunes

A la salle des fêtes de Bellepierre à Saint-Denis, le silence est de rigueur, perturbé uniquement par le cliquetis des pendules d'échecs à chaque table. Depuis ce samedi 12 octobre 2024, le 24ème Open international d'échecs rassemble pendant une semaine 60 compétiteurs autour du jeu d'échecs. 

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"A La Réunion, il n'y a que deux compétitions de ce niveau-là. Celle-ci se déroule sur une semaine, avec un rythme assez exigeant d'une ou deux parties par jour", explique Thierry Pretet, président du club l'Echiquier du Nord. Si la majorité des joueurs vient de La Réunion, une dizaine d'extérieurs, dont trois étrangers - deux Mauriciens et un Biélorusse -, ont fait le déplacement. 

Jouer avec des adversaires différents

Ici, chaque coup doit être réfléchi, car une seule erreur peut-être fatale, ou du moins très préjudiciable pour le reste de la partie. "Ce n'est pas une partie de jeu d'échecs en famille ou entre amis, qui se joue en 20 ou 30 minutes à la maison", avertit Thierry Pretet.

Ce type de compétitions, explique-t-il, est bénéfique notamment pour les joueurs locaux ayant atteint un certain niveau, et qui se connaissent déjà à travers les rencontres entre clubs de l'île. L'Open international offre ainsi la chance aux joueurs réunionnais de pouvoir affronter des adversaires encore inconnus.

"Les forts joueurs ont tendance à se rencontrer entre eux, c'est important qu'ils puissent rencontrer des gens différents, qui jouent différemment" 

Thierry Pretet, président du club l'Echiquier du Nord

Apprendre à faire des choix

Pour les autres, les plus jeunes notamment, la rigueur de la réflexion exigée par le jeu d'échecs est une richesse. "Dans le jeu d'échecs, une fois un choix fait, on ne peut plus revenir dessus. Ça reste un jeu, mais ça permet de s'entraîner à réfléchir, à prendre des décisions et en imaginer les conséquences", explique Thierry Pretet. 

"J'encourage tous les parents à proposer à leurs enfants cette activité où on apprend à réfléchir, prendre des décisions, et assumer les responsabilités de ses actes" 

Thierry Pretet, président du club l'Echiquier du Nord

Ronan, 8 ans, le plus jeune du tournoi

Parmi les 60 participants de cet Open, la jeunesse est effectivement présente. Même parfois des très jeunes, comme Ronan, 8 ans, le benjamin de cette année. Sa cousine, Lucie, n'est pas beaucoup plus vieille. Du haut de ses 11 ans, elle joue depuis déjà plusieurs années, et est inscrite au club où elle se rend une fois par semaine. Ce qui lui plaît dans le jeu d'échecs : "progresser, s'améliorer, et essayer de battre des gens un peu plus forts".

Junon, le même âge, vient de perdre deux parties et semble difficilement consolable, se demandant quelles erreurs elle a bien pu faire lors de son jeu. "J'aime beaucoup les échecs, c'est une passion", justifie-t-elle.

"Ça développe la logique"

Il y a aussi Ilaria, 13 ans, et déjà un niveau prometteur ! La jeune adolescente affiche un classement de 1500 élo, très honorable pour son jeune âge. A titre de comparaison, les meilleurs joueurs au monde ont un élo qui tourne autour des 2700. "Quand j'étais petite c'était un hobby, aujourd'hui c'est ma passion, j'adore ça. Ça développe la logique et ça aide à se concentrer", déclare-t-elle.

Toutes les générations seront représentées durant cette semaine de tournoi. Ulrick lui, fait partie des plus anciens. Même s'il se déplace en déambulateur, il n'aurait manqué ça pour rien au monde. Et tant pis s'il ne remporte aucune de ses parties, confie-t-il.

"Je suis actuellement diminué, mais je resterai, je jouerai ! Les échecs c'est le plaisir d'exister, de vivre, d'être heureux. Et pourtant je ne suis plus compétitif. Je n'ai que des défaites mais ça me fait du bien d'être là, de jouer, de revoir les anciens..." sourit-il. 

Avec 1 250 licenciés de moins de 20 ans recensés sur les 14 clubs d'échecs de La Réunion, la relève est assurée.