Patitifa : Bora-Bora, le laboratoire du futur

Bora-Bora, le laboratoire du futur
Patitifa vous donne rendez-vous sur l'île de Bora Bora, modèle du développement durable. Explorez un véritable laboratoire à ciel ouvert qui montre la voie pour l’ensemble des milieux côtiers tropicaux du monde. Un documentaire inédit diffusé ce mercredi 21 septembre à 21h10.

Partout dans le monde, de fortes menaces pèsent sur les écosystèmes marins. Le réchauffement climatique, l'acidification des océans, la pollution plastique... provoquent la mort du corail. Le corail est la base de l'écosystème marin. Sans lui, il n'y a pas de lagon, pas de poisson, pas de vie. La surpêche et l'urbanisation mettent en péril la biodiversité en détruisant les habitats naturels. Si rien n'est fait pour endiguer ces bouleversements, c'est la mort des récifs coralliens à l'échelle planétaire. Bora-Bora risque, à terme, de subir ces menaces. Le tourisme est l'or de Bora-Bora, sa plus grande richesse, mais cette activité pourrait également devenir un problème.

Dans ce contexte, l’îlot aurait pu sombrer sous le béton et la pollution, et le récif aurait pu être impacté irrémédiablement. Pourtant, grâce à la volonté de la population  locale — la science citoyenne participative — et de son maire Gaston Tong Sang, Bora-Bora utilise des technologies de traitement de l’eau très avancées, des programmes de reconstitution des coraux et de sauvegarde de la faune sauvage, des actions éducatives et de réhabilitation des traditions polynésiennes comme le « rahui » et la mise en place d’un réseau de surveillance grâce aux nouvelles technologies. Le maire travaille sur des projets en matière de préservation des ressources, notamment, en interdisant la venue des bateaux de croisière de plus de 1 000 passagers. L'île a fait du développement durable l'un des grands axes de son action. Elle a lancé l'an dernier l'objectif 5.0 pour les Outre-mer : zéro carbone, zéro déchet, zéro polluant agricole, zéro exclusion, zéro vulnérabilité.

Découvrez la splendeur des eaux turquoise de ce magnifique lagon avec des images aériennes inédites filmées par des drones... Une nature à préserver, un lagon qui serait un vivier pour les générations à venir, un exemple de préservation des ressources.

4 questions à Antoine Laguerre, le réalisateur

  • Comment est né le projet de ce documentaire ?

Lors d’un tournage pour Arte en 2020, j'ai rencontré Gaston Tong Sang, le maire de Bora-Bora pour une interview à propos du cinéaste du muet Wilhem Friedrich Murnau et le film Tabou tourné à Bora-Bora en 1931. En discutant, il me raconte son histoire à Bora-Bora et son combat pour préserver le lagon qu’il aime tant puisqu’il y pêche depuis l’enfance. J’ai rencontré Grégoire Laugier, le producteur, lors d’un déjeuner et il a tout de suite souscrit au projet que j’ai écrit pour le présenter à France TV, vous connaissez la suite...
 

  • Quelles sont les grandes mesures prises par le maire pour préserver l'écosystème marin à Bora-Bora ? Depuis le tournage, y a-t-il eu des évolutions, des progrès ?

Tout d’abord il s’est investi dans la gestion de l’eau potable et l’assainissement des eaux usées, l’adhésion des hôtels à une politique de préservation du lagon en favorisant la création de récifs coralliens artificiels sous les bungalows et à proximité des hôtels, enfin la gestion de la pêche en rétablissant une coutume de jachère de pêche ancestrale, le « rahui ».
 

  • L'implication des habitants pour la préservation des ressources est très touchante et magnifiquement mise en lumière dans le film, comment se traduit-elle sur l’île ?

Comme on le voit dans le film, une association est très active « Ia vai mai bora bora », des bénévoles se sont impliqués au jour le jour pour la formation, l’information et l’engagement de la population pour la préservation du lagon. Des évènements sont organisés à cet effet, comme des cours dans les écoles, des conférences ou encore des actions directes dans le lagon.
 

  • Le film est en partie tourné avec des drones, pourquoi ce choix ? Avez-vous rencontré  des difficultés ?

Les images de drones dans un atoll comme celui-ci sont d’autant plus parlantes que l’on s’aperçoit mieux de la taille réduite du lagon, c’est d’ailleurs l'une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas toujours pu le faire décoller, à cause de la proximité de l’aéroport.

Propos recueillis par Sophie Desquesses

Découvrez un extrait du documentaire.

Bora-Bora, le laboratoire du futur ©Les Artisans du film