Polémique autour du député LR de Mayotte, Mansour Kamardine,  concernant le vote de la loi qui met en place le Rectorat à Mayotte

Une polémique met en cause le député Mansour Kamardine ,notamment sur les réseaux sociaux, à la suite du vote de la loi pour la mise d'un rectorat à Mayotte.Certains l' accusent de n'avoir pas voté "pour". Le site d'infos "Mayotte La 1ère Actualités " a cherché à dénouer les fils de cette polémique.

A l’annonce, vendredi dernier 15 février 2019, du vote de la loi qui met en place le Rectorat à Mayotte, Mansour Kamardine, député LR de Mayotte a publié un communiqué dont voici un extrait :

«  Création d’un rectorat à Mayotte (Article 7):

Merci aux enseignants aux parents d'élèves et à l'ensemble de la population de Mayotte d'avoir obtenu de haute lutte la création d'un rectorat de plein exercice. L'Assemblée Nationale vient d'adopter à l'unanimité cette création lors de l'examen de la loi pour une école de confiance. Un cap vient d'être franchi. Nombreux autres doivent l'être encore pour faire vivre l'égalité des chances des élèves de Mayotte… »

Une polémique est née par la suite, notamment sur les réseaux sociaux,  à  l’ examen des détails de la procédure du vote.

« Mansour Kamardine  n'a pas voté la loi qui met en place le Rectorat à Mayotte », écrivent certains sur la toile.

Ceux-ci se basent sur l’analyse du scrutin N° 1709 , deuxième séance du 19/02/2019.

Selon la synthèse du vote pour le groupe LR Les Républicains (104 membres), il y a eu :

1 vote Pour,

96 votes Contre, dont celui de Mansour Kamardine par délégation,

et 6 abstentions.

Les réseaux sociaux bruissent d’interrogations : Mansour Kamardine a-t-il , oui ou non, trahi les Mahorais en votant contre l’installation d’un rectorat de plein exercice à Mayotte ?

D’autres personnes n’ hésitent pas à faire le parallèle avec un précédent vote de la députée LREM, Ramlati ALI,qui avait également provoqué un tollé et se demandent si ce sont les bonnes personnes que les Mahorais envoient à l’ assemblée nationale pour les défendre.

Contacté par la rédaction du site d’ informations « Mayotte La 1ère Actualités », Mansour Kamardine distingue 2 aspects :

1-    Il dit avoir voté la création d’un rectorat à Mayotte au cours de la séance lors de laquelle cette création a été examinée, l’examen du texte se faisant article après article. Les députés LR présents en séance ont voté unanimement pour les articles 7 et 7 bis qui concernent spécifiquement Mayotte.

2-    Il ajoute qu’ au cours du vote portant sur l’ ensemble du projet de loi pour une école de confiance, il n’ était pas personnellement en séance mardi dernier , étant revenu à Mayotte, son vote par délégation était contre. Mansour Kamardine précise que s’il était personnellement présent à cette deuxième séance, il aurait voté contre parce que le gouvernement n’a pas répondu aux nombreuses questions qu’il posait sur le sort des écoles et des enfants de Mayotte.

3 – Il rappelle que les syndicats enseignants, y compris à Mayotte, ont manifesté leur opposition au vote de la loi dans son ensemble alors qu’ils défendent, comme lui, la création du rectorat :



 Mansour Kamardine au Ministre de l' éducation :

  " Monsieur Le Ministre , 

Il n’y a rien de plus têtu que les faits sociaux. Dans une question écrite du 5 septembre 2017, je vous ai interrogé sur l’opportunité de créer à Mayotte un rectorat et une université de plein exercice et de proximité, comme cela existe sur l’ensemble du territoire national. D’un revers de main vous avez écarté cette proposition malgré les effectifs scolaires toujours croissants que connaît le Département.


Il a fallu attendre les manifestations du début de l’année 2018 pour reconnaître la pertinence et la légitimité de cette revendication portée par votre serviteur, les enseignants et les parents d’élèves. L’article 7 du projet de loi répond à cette demande. Je m’en réjouis et remercie les parents d’élèves et les enseignants pour leur participation à cette belle victoire. Pour paraphraser François Bayrou, ce qui fera plaisir à notre collègue Maud Petit, « Une population unie, rien ne l’arrête ! »


Cependant votre texte ne répond pas à la détresse dans laquelle se trouve l’enseignement public à Mayotte. En effet, la population scolaire à Mayotte dépasse largement celle de la Guyane et de la Martinique. Pourtant, on ne compte qu’un peu plus de 5500 enseignants dans l’enseignement public, ce qui place Mayotte loin derrière les autres académies ultramarines. La population scolaire représente plus de 37 % de la population mahoraise. Le taux d’encadrement reste le plus faible de l’Outremer. Mayotte compte un taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans extrêmement faible, autour de 3,5 %. Le nombre moyen d’élèves par classe est supérieur à 25 et 60% des classes fonctionnent en rotation, c’est-à-dire pour partie le matin, pour partie l’après-midi.


Ce constat est le vôtre puisque je l’ai extrait de l’étude d’impact qui accompagne le projet. Deux siècles après l’arrivée des premiers Français à Mayotte, cette situation discriminatoire est de plus en plus insupportable. Avec des budgets inférieurs de 60% aux budgets moyens des collectivités de même importance, vous savez aussi que les communes de Mayotte ne sont pas en mesure de faire face aux besoins urgents de construction des écoles.
En plus des difficultés des communes, l’Etat, entendez-moi bien mes chers collègues, l’Etat dépense par enfant scolarisé à Mayotte la moitié de ce qu’il engage partout ailleurs. C’est inacceptable. C’est une rupture de l’égalité des chances, égalité à laquelle l’enfant mahorais aspire. À l’instar du Snuipp, je vous demande de me préciser les mesures exceptionnelles que vous entendez prendre pour satisfaire cette exigence d’égalité des chances./.

Un plan particulier de construction scolaire pour les 10 000 naissances par an s’impose pour venir en aide aux communes, un plan particulier de recrutement d’enseignants pour le rectorat s’impose pour se rapprocher des standards en terme d’encadrement./. » MANSOUR KAMARDINE.

ARTICLE : EMMANUEL TUSEVO DIASAMVU