11-Septembre 2001 : Joël Allain au coeur de l'attaque terroriste contre New-York

Triste anniversaire de l'attaque du World Trade Center de New-York. 20 ans après, Joël Allain est l'autre Polynésien a avoir vécu ce jour particulier quand les tours de Manhattan se sont effondrées. Il se souvient avec beaucoup d'émotion de cette attaque terroriste. Et de ses conséquences.

Il y a 20 ans, le 11 septembre 2001, Joël Allain, ancien P.-D.G d'EDT (Electricité de Tahiti) et d'Air Tahiti, se trouvait à New-York avec des amis. Ils devaient s'envoler pour Los Angeles dans la matinée quand il a vu sur un écran de télévision, dans le hall de son hôtel, les images du premier choc de l'appareil contre la tour Nord. Au début, beaucoup pensaient que "c'était certainement un petit avion de tourisme qui avait dû s'écraser".

 

Et c'est après avoir appris qu'il ne pouvait plus quitter New-York par les airs puisque tous les avions de ligne étaient cloués au sol, que Joël Allain s'est rendu vers le site des deux tours. Là, il a rencontré "ces gens pleins de poussière, je l'ai vu moi-même quand la 2e tour est tombée", déclare-t-il.

La tour de Babel attaquée

 

L'incompréhension l'a d'abord saisi : "pourquoi une attaque terroriste ?", s'est-il demandé, alors que "New-York est la ville la plus cosmopolite, c'est la tour de Babel moderne, il y a toutes les races, toutes les religions. J'ai trouvé que c'était une belle image d'une communauté humaine qui fonctionnait".

Une harmonie mise à mal par ce terrible événement qui a grippé "une organisation bien huilée" : à l'heure où tout un chacun vaquait à ses occupations habituelles, la vie s'est arrêtée d'un coup. "Tout s'est figé...les gens se savaient plus quoi faire...les voitures s'arrêtaient". Et au-dessus d'eux, "des avions de chasse qui passent et transforment une vie civile en vie de guerre".

 

En l'espace d'une demi-heure, tout a été transformé, tout s'est arrêté. Joël Allain revoit alors cette adolescente, à genoux au milieu de la rue puisque les véhicules ne circulaient plus, téléphonant à son père en disant : "Dad, dad, please answer me !". Là, le Polynésien comprend que son père était sans doute bloqué dans la tour, sans pouvoir répondre. L'image de cette jeune fille "me marquera très longtemps"

"Missings"

 

Tout comme le lendemain, sur les murs et les lampadaires, ces "missings", ces photos de personnes manquantes avec un numéro de téléphone pour appeler, au cas où un visage avait pu être repéré quelque part. "Ce sont des images à jamais gravées en moi", conclut Joël Allain.

Ecoutez-le :

Joël Allain