La police polynésienne mise en cause

Une fonctionnaire des douanes de Polynésie qui avait porté plainte le 26 juillet dernier pour viol en réunion contre quatre de ses collègues, a été auditionné "dans les pires conditions possibles" par les policiers, selon ses avocates.

Audition en pleine nuit


Mis en examen le mercredi 1er aout puis relâchés dans la foulé, quatre fonctionnaires des douanes de Polynésie française avaient été mis en examen pour des faits présumés de viol aggravé sur une de leurs collègues. Quatre autres douaniers avaient été également placés en examen pour non assistance à personne en danger et non dénonciation de crime.

Suite à ces accusations "La police est allée la chercher (la plaignante) à son domicile pour lui imposer sans nécessité une audition en pleine nuit, entre 22h00 et 01h00 du matin, elle l’a soumise à une fouille corporelle en bas de son immeuble, elle lui a refusé le droit d’être assistée par un avocat lors des auditions" s’est indigné son avocate Aurélie Reynaud.

"La pression a été si forte que notre cliente a eu l’impression qu’on lui reprochait d’avoir dénoncé les faits gravissimes qu’elle impute à plusieurs fonctionnaires des douanes" déclaré son avocate, en confirmant une information de La Dépêche de Tahiti du jeudi 9 août. La deuxième avocate de la plaignante, Madame Laurianne Pascalin a regretté "que de nombreuses informations aient été révélées à la presse à un moment où seule la police avait accès au dossier".

Une procédure des plus troubles


Pas encore au bout de leur surprise, les avocates indiquent que "la police est même allée jusqu’à envoyer trois enquêteurs à notre cabinet, avec la velléité d’interrompre notre entretien avec la victime et de la ramener au commissariat pour une énième audition ; cette irruption de trois policiers dans un cabinet d’avocats est insolite et contraire à tous les usages".

L’expertise psychiatrique est également pointée du doigt, effectuée "dans les locaux de la police, le lendemain de la dénonciation des faits, après avoir passé une nuit blanche à la suite de son audition en pleine nuit, et de manière expéditive puisque l’entretien a duré en tout et pour tout quarante minutes" ont précisé les avocates.

Si la DSP (Direction de la Sécurité Publique) n’a pas souhaité communiquer sur ce dossier, le capitaine Vaitiare Dupond a déclaré que "le syndicat national des officiers de police ne souscrit pas aux propos tenus par les avocates". La victime présumée avait déposé plainte pour des faits qui se seraient déroulés en avril à bord de l’Arafenua, un patrouilleur des douanes, au large de Tahiti.