Le bilan du Colonel Valentini

Après 4 années en Polynésie Française, il s'est envolé cette nuit pour Paris, où il occupera les fonctions de Chef d'Etat Major du Commandement de la Gendarmerie Outre-Mer (CGOM).  Bilan du Colonel Valentini a la veille de l'arrivée de son successeur, le Colonel Pierre Caudrelier.
Polynésie 1ère: Durant votre mandat, avez vous constaté que la société était devenue plus violente ?

Colonel Valentini: " C'est surtout la violence domestique que je garderai en tête, comme en témoigne le récent meurtre à Huahiné, le 18 Juillet dernier, d'un homme blessé mortellement par son neveu, avec un tesson de bouteille. Avec tous les facteurs réunis: impulsivité, conséquences qui n'ont rien à voir avec l'enjeu au départ, une petite brouille, vous ajoutez à cela un peu d'alcool et de paka. Ca dégénère, une violence au quotidien qui pourrait être évitée si la société était un peu moins permissive".


P.1ère: Votre priorité restait la sécurité routière, hors ça ne baisse pas, 30 morts/an en moyenne sur les routes.

C. Valentini: " Si ca baisse, dans les années 1990 c'était 50 morts sur les routes, il faut regarder le long terme et pas d'une année sur l'autre. On a progressé alors qu'on a plus d'habitants et donc plus de voitures"


P.1ère: Pas de radar, pas de permis à points, ni de contrôle technique, la répression n'est pas trop... laxiste ?

C. Valentini: "On essaye d'être adaptés à la menace. Les 2/3 des accidents sont liés à l'alcool, ce n'est pas du tout ce qu'on connaît en métropole, donc on a focalisé notre travail, notamment de prévention chez les jeunes, là dessus. Mais il faut que les comportements changent. On ne peut pas attendre des seules forces de l'ordre ou de la douane le résultat escompté. C'est toute une société qui doit dire "boire excessivement ça n'est pas convenable". Et je crois avoir lu un rapport de santé publique qui allait en ce sens.


P.1ère: Quels conseils donnerez vous à votre successeur, le Colonel  Pierre Caudrelier, Chef du bureau du recrutement à la direction générale de la gendarmerie nationale à Paris, qui arrive ce vendredi ?

C. Valentini: "Moi je peux lui donner le raisonnement de veiller à l'efficacité au sens strictement policier du terme. C'est de maîtriser la délinquance, ce qu'on est arrivé à faire pour la première fois en 2011 et 2012. Ca fait 10 ans que ça n'était pas arrivé ! Après, la vraie équation de la gendarmerie c'est d'avoir un instrument de la République avec les mêmes principes d'action que partout sur le territoire de la République. Adaptée à la population, que celle-ci puisse la comprendre. Moi j'appelle ça le lien, ce sont les gendarmes polynésiens, c'est la coopération avec les mutoi".

D'après l'interview de Lucile GUICHET réalisée le 19 Juillet 2013 en plateau


Ecoutez les derniers mots du Colonel Valentini, cette nuit, à l'embarquement: