L'inflation de +1,6% en un an en Polynésie, comparée avec d'autres territoires d'Outre-mer, est-ce que c'est beaucoup ?
C'est très peu. C'est une marque de succès pour toutes les actions entreprises après le pic enregistré en 2023. Ce n'est pas propre à la Polynésie, il y a un phénomène de décélération dans tous les outre-mer et en France hexagonale. La Polynésie enregistre un taux d'inflation équivalent au taux national et moins que dans d'autres territoires ultramarins.
Ce qui rend la vie chère, c'est la cascade des coûts. Par exemple, les grossistes, les importateurs, les frais de port, les taxes, la manutention, etc. Cela fait beaucoup de coûts. Comment réduire pour que le consommateur paie moins cher au final ?
Le constat, c'est que pour s'alimenter, un territoire comme la Polynésie est obligé de s'approvisionner à l'extérieur. Ca passe par des installations portuaires, il faut faire venir les aliments, les fournitures et certains services, depuis le bassin régional ou la France hexagonale. Le coût de la manutention, les frais d'approche, la fiscalité, les marges des distributeurs et l'ensemble des intermédiaires créent un effet mécanique. Il faut être attentif aux conditions de la concurrence. La Polynésie est un petit marché, donc ça entraîne des effets de concentration. Pour faire des économies d'échelle, cela implique que vous n'ayez pas trop d'acteurs. Ca ne doit pas déboucher sur des conditions d'activités qui pénaliseraient les prix aux consommateurs.
Sur la devise, le franc pacifique, il faudrait passer à l'Euro ?
Je l'entends beaucoup, mais le franc pacifique est lié à l'Euro par un taux de change fixe. Quand vous payez en franc pacifique, c'est comme si vous le faisiez en Euros. L'avantage du franc pacifique, c'est qu'avec la politique monétaire, vous avez une marge de manoeuvre : on fixe le taux d'intérêt avec la Banque Centrale Européenne, en fonction des conditions locales qui être plus favorables, en fonction des ménages et des entreprises.