Zika: alerte mondiale décrétée par l'OMS, pas de vaccin disponible avant plusieurs mois

La seule microcéphalie ne suffit pas pour détecter un cas de Zika chez un nouveau-né.
Inquiétude mondiale donc face au développement du virus, ce qui pousse les laboratoires pharmaceutiques à très sérieusement s'activer pour trouver un vaccin. Mais faut-il avoir encore peur du zika en Polynésie ?



Jean-François Delfraissy est virologue, directeur de l'Institut d'immunologie, d'infectiologie et de microbiologie à l'Inserm. Il confirme qu'il ne devrait pas y avoir avant plusieurs mois de vaccin disponible contre le Zika.

Pour le Docteur Delfraissy, "toutes les machines de recherches qui s'étaient mises en route et qui se sont construites autour des leçons d'Ebola, sont à nouveau opérationnelles pour les aspects épidémiologiques, parce que pour prouver effectivement qu'il y a un lien entre le zika et la microcéphalie, ce n'est pas encore scientifiquement totalement prouvé bien que hautement probable.


Le problème du diagnostic

Deuxièmement, il faut agir pour la recherche de médicaments dirigés contre le virus zika parce que ça fait partie des arvbovirus (NDLR: Les arbovirus sont un type de virus ayant pour vecteur les moustiques ou les tiques), et on peut imaginer qu'on en trouve, et puis sous la forme de vaccins, il y a plusieurs équipes dans le monde dans l'INSERM en France qui se sont mises à travailler sur ce sujet. Le point principal curieusement pour nous reste le diagnostic, car on a peu de bons tests diagnostic disponibles, mais là aussi, plusieurs équipes dont Pasteur à Paris, effectuent des recherches".

"La Polynésie est aujourd'hui l'un des pays tropicaux les plus sûrs de la planète pour le Zika"

C'est ce que déclare, à Papeete, le docteur épidémiologiste Henri Pierre Mallet, une grande partie de la population ayant été immunisée lors de l'épidémie de 2013/2014. Ecoutez :

virus

Pour Henri Pierre Mallet, "une grande partie de la population est déjà immunisée".



 

Points de repère
Au total, 18 enfants ou foetus avec des malformations du système nerveux central ont été identifiés entre mars 2014 et mai 2015. Une fréquence en hausse par rapport à la normale. Sur ces 18 cas, deux types de malformations ont été déclarés : 13 cas microcéphalies, pour lesquels 10 IVG ont été pratiquées, seuls trois enfants sont vivants ;  et 5 cas d'anomalies congénitales, deux sont décédés et trois sont vivants.