Bataille d’experts, ce lundi 18 novembre, à la barre de la Cour d’appel de Papeete lors du procès d’Air Moorea, autour de la rupture ou pas du câble de gouverne en vol. Témoins de la défense et experts judiciaires se contredisent.
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C’est le cœur du procès : le câble de gouverne. A-t-il pu rompre en plein vol, comme l’ont conclu le Bureau Enquêtes et Analyses et les experts judiciaires ? Pour les témoins cités par la défense, c’est impossible. Thierry Clerc, ingénieur spécialisé en mécanique et métallurgie, explique que "c’est le moment de la rupture qui est important, peu importe l’histoire auparavant."
Avec 54% d’usure du câble, il aurait fallu une force de 500 daN pour le rompre. Or, la force exercée au décollage au moment de la rentrée des volets est "seulement" de 62 daN. Pour lui, aucun autre phénomène n’a pu aller au-delà : ni le jet blast [le souffle des gros porteurs sur le tarmarc ndlr] soulevé par le Bureau Enquête et Analyses, ni les turbulences subies par l’appareil FOIQI quelques jours auparavant, ni "la fatigue" du câble. "Un câble, c’est complexe, résume-t-il. Il n’est pas monobloc et compte plusieurs fils." Pour calculer l’usure, il soulève "une erreur de raisonnement des experts judiciaires".
"Ce n'est pas durant l'exploitation du vol que le câble a pu se rompre, il a fallu un phénomène extérieur que nous n'arrivons pas à identifier en l'état", explique Me Quinquis, avocat de la compagnie et Freddy Chanseau, le directeur général d'Air Moorea.
Pour d’autres experts, au-delà d’une certaine usure, peu importe la force exercée dessus : c’est la rupture. Pour le Bureau Enquête et Analyses, c’est à cause du Jet blast, le souffle des gros porteurs sur le tarmac. Autres hypothèses soulevées : des turbulences subies par l’appareil peu de temps avant ou encore un mauvais entretien des câbles. "En prenant des éléments d'un puzzle très différent, on peut créer autre chose. Mais c'est médiocre et pas très bien construit", estime Nikolaz Fourreau, président de l'association 987,
Pour savoir comment se détoronne un câble qui rompt ou les cupules qu’il peut former, les débats paraissent techniques, mais ils sont cruciaux. Ce sont eux qui diront s’il y a eu des manquements dans la maintenance et donc, s’il y a eu ou non homicide involontaire.
Avec 54% d’usure du câble, il aurait fallu une force de 500 daN pour le rompre. Or, la force exercée au décollage au moment de la rentrée des volets est "seulement" de 62 daN. Pour lui, aucun autre phénomène n’a pu aller au-delà : ni le jet blast [le souffle des gros porteurs sur le tarmarc ndlr] soulevé par le Bureau Enquête et Analyses, ni les turbulences subies par l’appareil FOIQI quelques jours auparavant, ni "la fatigue" du câble. "Un câble, c’est complexe, résume-t-il. Il n’est pas monobloc et compte plusieurs fils." Pour calculer l’usure, il soulève "une erreur de raisonnement des experts judiciaires".
"Ce n'est pas durant l'exploitation du vol que le câble a pu se rompre, il a fallu un phénomène extérieur que nous n'arrivons pas à identifier en l'état", explique Me Quinquis, avocat de la compagnie et Freddy Chanseau, le directeur général d'Air Moorea.
Pour d’autres experts, au-delà d’une certaine usure, peu importe la force exercée dessus : c’est la rupture. Pour le Bureau Enquête et Analyses, c’est à cause du Jet blast, le souffle des gros porteurs sur le tarmac. Autres hypothèses soulevées : des turbulences subies par l’appareil peu de temps avant ou encore un mauvais entretien des câbles. "En prenant des éléments d'un puzzle très différent, on peut créer autre chose. Mais c'est médiocre et pas très bien construit", estime Nikolaz Fourreau, président de l'association 987,
Pour savoir comment se détoronne un câble qui rompt ou les cupules qu’il peut former, les débats paraissent techniques, mais ils sont cruciaux. Ce sont eux qui diront s’il y a eu des manquements dans la maintenance et donc, s’il y a eu ou non homicide involontaire.