Deux jours de procès s’ouvrent ce lundi 7 septembre aux assises pour juger Steeve Bruneau, accusé d’avoir tué à coups de pied de biche, Moana Poiraud, en octobre 2017, sur fond de dette de stupéfiants. La victime avait été retrouvée morte par ses colocataires dans son bungalow de Toahotu
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Steeve Bruneau, jeune homme frêle au visage juvénile, avait 19 ans au moment des faits. Il explique à la barre qu’il consommait alors une boîte de paka et 1 gramme d’ice par jour. La victime, Moana Poiraud, 26 ans, connue pour sa toxicomanie, lui devait de l’argent. Selon l’accusé, il s'agissait de "millions". Steeve était alors allé le voir en pleine nuit, muni d’un pied de biche enroulé dans un tee-shirt. "Je voulais juste le rosser", declare-t-il à la barre ce lundi matin. "J’étais bourré et sous l’emprise de l’ice. Je n’étais pas moi-même."
La victime n’aurait pas eu l’occasion de se défendre, selon les constatations du médecin légiste. Pourtant, après avoir asséné 4 coups de pied de biche à la tête, l’enquête révèle que Steeve aurait regardé la victime mourir, avant de planifier de tuer également les colocataires endormis dans la maison voisine puis de se raviser en voyant un enfant assoupi. De retour chez lui, il aurait nettoyé le pied de biche au chlore, caché tous ses vêtements et brûlé son tee-shirt.
Le lendemain matin, le colocataire de Moana, ne le voyant pas arriver pour le café, se rend à son bungalow et découvre son corps. Une enquête est ouverte. Steeve Bruneau est entendu comme de nombreux autres témoins, le 21 novembre 2017 pour la première fois, un mois après les faits. Mais ce n’est qu’un an plus tard, en octobre 2018, face à ses nombreuses contradictions dans ses déclarations, qu’il sera mis en examen.
Face aux gendarmes, il passe aux aveux. Depuis, il a livré plusieurs versions assez floues. La famille de la victime, elle, ne croit pas au mobile. Selon les enquêteurs, Moana était un grand consommateur, connu pour sa toxicomanie et hospitalisé plusieurs fois "sans réponse aux traitements". Il avait d’ailleurs vendu tous les meubles de la maison familiale transformée en "lieu de trip et d’alcoolisation massive occupée par des marginaux", selon l’enquêteur de la gendarmerie.
Mais pour eux, Moana avait les revenus suffisants pour assurer sa consommation et Steeve n’était pas un gros revendeur comme il le prétend. "C’était un indigent sur la presqu’île, plus pauvre que les pauvres" détaille l’enquêteur de gendarmerie à la barre. Difficile de retracer le parcours exact de l’accusé, tombé dans la drogue au collège et trafiquant de l’ice et du paka dès 16 ans après avoir quitté les Tuamotu pour poursuivre sa scolarité à Tahiti.
Déscolarisé rapidement, sans réel point d’attache sur Tahiti, il navigue entre mauvaises fréquentations et absence de repères. À la barre, l’accusé, malgré son détachement apparent, se dit désolé : "je suis mal à l’aise d’être devant vous. J’ai souillé le nom de ma famille, j’ai sali mon quartier. J'ai détruit ma jeunesse" La justice l’accuse aujourd’hui de meurtre avec préméditation. Âgé de 22 ans, il encourt la reclusion criminelle à perpétuité. Le procès doit durer deux jours.
La victime n’aurait pas eu l’occasion de se défendre, selon les constatations du médecin légiste. Pourtant, après avoir asséné 4 coups de pied de biche à la tête, l’enquête révèle que Steeve aurait regardé la victime mourir, avant de planifier de tuer également les colocataires endormis dans la maison voisine puis de se raviser en voyant un enfant assoupi. De retour chez lui, il aurait nettoyé le pied de biche au chlore, caché tous ses vêtements et brûlé son tee-shirt.
Des aveux et plusieurs versions
Le lendemain matin, le colocataire de Moana, ne le voyant pas arriver pour le café, se rend à son bungalow et découvre son corps. Une enquête est ouverte. Steeve Bruneau est entendu comme de nombreux autres témoins, le 21 novembre 2017 pour la première fois, un mois après les faits. Mais ce n’est qu’un an plus tard, en octobre 2018, face à ses nombreuses contradictions dans ses déclarations, qu’il sera mis en examen.
Face aux gendarmes, il passe aux aveux. Depuis, il a livré plusieurs versions assez floues. La famille de la victime, elle, ne croit pas au mobile. Selon les enquêteurs, Moana était un grand consommateur, connu pour sa toxicomanie et hospitalisé plusieurs fois "sans réponse aux traitements". Il avait d’ailleurs vendu tous les meubles de la maison familiale transformée en "lieu de trip et d’alcoolisation massive occupée par des marginaux", selon l’enquêteur de la gendarmerie.
"J'ai détruit ma jeunesse"
Mais pour eux, Moana avait les revenus suffisants pour assurer sa consommation et Steeve n’était pas un gros revendeur comme il le prétend. "C’était un indigent sur la presqu’île, plus pauvre que les pauvres" détaille l’enquêteur de gendarmerie à la barre. Difficile de retracer le parcours exact de l’accusé, tombé dans la drogue au collège et trafiquant de l’ice et du paka dès 16 ans après avoir quitté les Tuamotu pour poursuivre sa scolarité à Tahiti.
Déscolarisé rapidement, sans réel point d’attache sur Tahiti, il navigue entre mauvaises fréquentations et absence de repères. À la barre, l’accusé, malgré son détachement apparent, se dit désolé : "je suis mal à l’aise d’être devant vous. J’ai souillé le nom de ma famille, j’ai sali mon quartier. J'ai détruit ma jeunesse" La justice l’accuse aujourd’hui de meurtre avec préméditation. Âgé de 22 ans, il encourt la reclusion criminelle à perpétuité. Le procès doit durer deux jours.