L'écriture de scénario, tout un art. Pascale Berlin-Salmon, réalisatrice de courts-métrages, de documentaires ou encore de clips, partage sa passion au 14e Fifo avec l'atelier “Ecriture de scénario”. Ils sont une dizine à suivre studieusement ses cours.
•
Tous avaient soif d'acquérir de nouvelles techniques d'écriture, à l'instar de Julien. “Apprendre de nouvelles techniques et rencontrer des gens, c'était mon objectif principal. En fait, je suis auteur, j'ai un roman qui a déjà été publié -“L'innocence d'un enfant” -, et je pensais en faire une adaptation pour le proposer éventuellement à un producteur. Pour l'instant, il n'y a rien de fait encore et je me suis dit, pourquoi ne pas suivre l'atelier d'écriture de scénario ? L'année dernière, j'ai des amis qui ont participé à l'atelier et ils ont vraiment aimé. Cette année, je me suis dit pourquoi pas”, sourit Julien.
Pascale Berlin-Salmon fournit ainsi les outils et les clés pour rédiger un scénario. Dès la première heure, la réalisatrice a d’ailleurs plongé directement les participants dans le bain.
Première étape : créer un personnage, sa vie, son œuvre, son identité. “Il faut respecter un cahier des charges. Pour créer une scène, il faut en premier lieu savoir ce qui s'est passé avant, d'où vient chaque personnage, décrire son état émotionnel, donner un objectif au personnage”, sourit Pascale. Et de poursuivre : “il faut ensuite décrire ce qui se passera après et penser à comment faire progresser le personnage”.
La réalisatrice est impérative : “Chaque scénario doit avoir du rythme, un moment fort. Si la scène ne raconte rien, elle ne sert à rien, elle n'a rien à faire là”. Autre point pour l'écriture d'un scénario : la psychologie du personnage.
Une fois ces informations digérées, pas de temps à perdre. Les participants ont dû “pitcher”, soit rédiger la synthèse d'un récit, d'une œuvre de fiction, à travers une phrase ou un petit paragraphe. Et le public n'a pas manqué d'imagination. Nombreux se sont portés volontaires pour “pitcher” devant leurs camarades d'ateliers. Entre fiction, histoire ou quête identitaire, les pitchs ont tous été décortiqués. “Donnez moi une histoire, un pitch qui va me donner envie de mettre la main à la poche pour payer votre film ou documentaire”, a lancé Pascale Berlin-Salmon aux apprentis scénaristes. Car comme elle le rappelle : “un scénario, c'est fait pour être vendu, pour être produit, pour être raconté”.
Du pitch au scénario
Aussitôt, les sujets ont fusé. “Un jeune homme d'une vingtaine d'année est en ballade quand soudain il trébuche sur un objet anodin qui va certainement changer sa vie et peut-être la face de l'humanité”, pitchent deux jeunes hommes. Isabelle de proposer : “Imaginez que Pouvana'a a Oopa n'ait jamais été extradé et que la Polynésie française n'ait pas connu les essais nucléaires, comment serait aujourd'hui la Polynésie ?” Autre sujet qui a passionné l'atelier : “Qu'est ce qu'un Polynésien ?” Et chacun d'y aller de sa propre analyse.
Une fois les pitchs établis, par groupe de deux à six, les participants ont brossé un synopsis, un court récit détaillant la totalité ou un aperçu de leur futur scénario. La matinée a été ponctuée par la rédaction et la relecture de chaque synopsis.
Les participants sont repartis des idées plein la tête avec des projets à foison. Heimana, jeune polynésien, rêve d'un futur documentaire sur l'identité polynésienne. Métis, fils d'une mère polynésienne et d'un père métropolitain, le sujet lui tient particulièrement à cœur. “Avec cet atelier d'écriture, cela me permet quelque part de me libérer”.
La prochaine étape pour Kalou : “Pourquoi ne pas écrire un scénario pour en faire quelque chose, un film, une fiction. C'est une aventure qui me tente beaucoup. Après, mon plaisir, c'est surtout continuer à écrire. J'aimerais bien être écrivain ou scénariste mais je n’écris pas suffisamment pour en vivre”. Pour Julien : “ Le prochain projet, c’est avec Kalou, c’est de monter le scénario “La vie secrète de Maui, dont le synopsis a été rédigé durant l’atelier”.