Au conseil des ministres du 03 mai 2017

Présidence de la Polynésie française
Le gouvernement s'est penché sur la création d'un statut d'assistant hospitalier, la lutte contre le virus banana bunchy, la fréquentation touristique, les subventions du RSPF aux établissements socio éducatifs ou encore l'octroi des prestations familiales dans le cadre de la réforme de la PSG. 

La croissance de l’économie polynésienne soutenue en 2016

 
Dans sa publication Te Avei’a du 2 mai, l’Institut de la statistique de la Polynésie française observe que le tourisme et la consommation des ménages continuent de se redresser et soutiennent la croissance en 2016. L’amélioration de l’environnement international et l’évolution des taux de change impactent positivement le tourisme : 192 500 touristes ont visité la Polynésie française en 2016, soit une hausse de 5 % par rapport à 2015, liée à la progression de la fréquentation en hébergement terrestre. La Polynésie française a également accueilli en escale 48 900 visiteurs à la journée (- 11,6 %).
 
Les exportations de produits locaux diminuent de 9% en volume et en valeur. Seules la vanille et l’huile de coprah se sont mieux vendues qu’en 2015, bénéficiant de prix unitaires élevés en 2016.
 
La demande intérieure se consolide, avec une amélioration de la consommation des ménages soutenue par l’accélération des créations d’emplois salariés (+ 1,1 % à fin octobre 2016 en moyenne annuelle) et la progression de la masse salariale qui en découle (+ 1,5 % représentant 3 milliards Fcfp). Le marché de l’automobile, qui a bénéficié de  l’opération « voitures propres », a enregistré une hausse de 20 % (500 nouvelles immatriculations de voitures particulières). Les importations de produits automobiles ont augmenté de 11,6 % en valeur, dépassant les 11 milliards Fcfp pour la première fois depuis 2010.
 
La reprise de l’emploi se confirme au terme de l’année 2016, avec une hausse de 3,6 % en glissement annuel de l’emploi salarié marchand, liée à la progression dans les secteurs du BTP (+ 8,5 %), du commerce (+ 3,8 %), de l’hôtellerie-restauration (+ 3 %), des autres services marchands (+ 2,8 %) et de l’industrie (+ 1,8 %).
 
 

Programme d’études et de traitement des données statistiques de l’Institut de la statistique de la Polynésie française pour l’année 2017

 
L’année 2017 de l’Institut de la statistique de la Polynésie française sera marquée par :
 
-           Les études thématiques de l’enquête budget des familles (EBF) ;
-           La mise à jour (ou rebasage) de l’indice des prix, à partir de la structure de consommation des ménages actualisée grâce à l’EBF ;
-           Le recensement de la population de 2017, dont la collecte est prévue du 17 août au 13 septembre prochain ;
-           L’immatriculation au répertoire national des individus nés en Polynésie française;
-           La poursuite des enquêtes sectorielles (Enquête annuelle d’entreprise) ;
-           La poursuite de l’Enquête Satisfaction Touristique.
 
L’Institut poursuivra ses missions habituelles (indice des prix, répertoire des entreprises, statistique de l’emploi, du commerce extérieur, fréquentation touristique, etc.). Par ailleurs, l’Institut publiera les résultats des travaux sur les comptes économiques rapides 2016 et les comptes économiques définitifs 2014.
 

Attribution d’aides financières pour les entreprises

 
Dans le cadre de son plan de relance de l’économie, le Pays a instauré deux dispositifs d’aides.
 
La premier porte sur une aide à l’équipement des petites entreprises (AEPE) afin de les accompagner dans leur projet de création ou de développement d’activité.
 
Le second instaure une aide pour la revitalisation des commerces de proximité et des restaurants (ACPR) afin de les accompagner dans leur projet d’amélioration de l’attractivité de leurs points de vente ou de restauration en Polynésie française.
 
Afin d’accompagner la société Pacific TV Productions sollicitant l’aide à l’équipement des petites entreprises, le Conseil des ministres a autorisé l’attribution d’une aide financière pour un montant s’élevant à 670 000 Fcfp.
 
Depuis le début de l’année,
 
- 59 756 590 Fcfp ont été attribués à 49 entreprises au titre de l’AEPE et
- 56 194 500 Fcfp  ont été attribués à 39 entreprises au titre de l’ACPR
 
Soit un montant global de 115 951 090 Fcfp attribués au profit de 88 entreprises.
 

Conférence économique
 

La première conférence économique de l’année 2017 se tiendra les 29, 30 et 31 mai prochains à la Présidence de la Polynésie française. Cet événement devenu désormais récurrent et institutionnel, est placé au cœur du développement et de la refondation de l’économie polynésienne.
 
L’après-midi du lundi 29 mai sera consacré aux présentations générales et introductives. Des ateliers se dérouleront ensuite le mardi 30 mai en journée et le mercredi 31 mai matin, sur des thématiques à la fois économiques (services à la personne, valorisation économique du foncier, cadre de l’entreprenariat individuel) et fiscales (fiscalité et compétitivité des entreprises, fiscalité et financement de la PSG). L’après-midi du mercredi 31 mai sera dédié aux restitutions des travaux et aux débats.
 
Les thématiques d’atelier font l’objet de réunions de travail préparatoires avec les organisations professionnelles, menées depuis le début de l’année. L’objectif est de pouvoir enrichir le plan d’actions économiques du Gouvernement, de mesures concrètes issues de ces ateliers, dès l’issue de la conférence économique.
 
Cet événement sera également l’occasion de faire le point sur l’amélioration de la conjoncture économique et sur les résultats du plan d’actions gouvernemental engagé en 2016.
 

Dixième édition de la semaine de la Vanille

 
Afin de valoriser et de promouvoir l’Or Noir de la Polynésie, l’établissement public Vanille de Tahiti organise la 10e édition de la Semaine de la Vanille de Tahiti du 16 au 20 mai dans le hall de l’Assemblée de la Polynésie française. Le public pourra y découvrir la vanille dans ses plus beaux atours, avec un accent particulier mis sur ses qualités gustatives incomparables, qui en font actuellement l’un des ingrédients les plus prisés de la gastronomie mondiale.
 
Cet événement réunira cette année encore les acteurs de la filière, intervenant de la production à l’export en passant par la transformation. Tous seront à l’honneur pour présenter la vanille de Tahiti ainsi que ses produits dérivés.
 
Au cours d’un programme exceptionnel, des professionnels passionnés feront découvrir toutes les facettes de la vanille, ses différentes saveurs, ses arômes, son potentiel culinaire et artistique.
 
Ainsi, les objectifs concrets de cet évènement consisteront à faire découvrir ou redécouvrir la vanille de Tahiti produite en Polynésie française, à promouvoir la filière et la richesse de la vanille de Tahiti, à développer les ventes de la vanille de Tahiti sur le marché local, à encourager sa consommation et ses différents usages, à mettre en valeur le savoir-faire local, notamment en matière de restauration et de production, à promouvoir le Pays, auprès des touristes, au travers d’une richesse locale et d’un savoir-faire traditionnel, à présenter les professionnels de la filière et les techniques culturales, à sensibiliser la population à l’utilisation des produits locaux, et enfin à donner des idées de cadeaux avant la Fête des mères et la période des grandes vacances (raison pour laquelle cette manifestation, qui a d’habitude lieu en juin, a été avancée cette année de quelques semaines).

 

Plan d’actions pour lutter contre la propagation du Banana Bunchy Top virus (BBTV)

 
Suite à la détection du Banana Bunchy Top virus (BBTV) sur l’île de Tahiti, le service du développement rural a mis en place des campagnes de sensibilisation et d’informations du public pour éviter la propagation de cette maladie dans les îles encore indemnes. D’autres dispositions ont été prises comme l’interdiction d’expédier les plantes hôtes de ce virus au départ de Tahiti vers les îles.
 
La maladie du "Bunchy top" est surtout connue comme la maladie virale la plus grave sur les bananiers et les plantains. En Australie, dans le nord de la Nouvelle-Galles du Sud, entre 1922 et 1926, environ 90% de la surface plantée en bananiers avait disparu. Dans le district de Currumbin, dans le sud du Queensland, le nombre de plantations est tombé de 100 à 4 entre 1922 et 1925, et la production a chuté de plus de 95%. Il n’existe aucune variété résistante ni de traitement pour lutter contre ce virus.
 
Pour rappel, il n’existe aucune variété résistante ni de traitement pour lutter efficacement contre ce virus. Le BBTV représente donc une menace grave pour toutes les zones de production de bananiers mais également pour d’autres plantes d’intérêt économique comme les Opuhi en Polynésie française. D’autres familles de plantes peuvent être attaquées par ce virus. Il s’agit principalement des végétaux appartenant à la famille des Aracées (Colocasia (ou taro), Alocasia (ou ape), anthurium, dieffenbachia, caladium, arum, monstera…), des Zingibéracées (gingembre, curcuma, alpinia (ou opuhi), etlingera (ou rose de porcelaine), et des Strelitziacées (strelitzia, ou oiseau de paradis), ravenala (ou arbre du voyageur).
 
La dangerosité de ce pathogène pour de nombreuses productions agricoles nécessite de prendre, dès à présent, des mesures de protection afin de limiter la propagation de la maladie vers îles de Polynésie française.
 
Le plan d’actions s’établit notamment comme suit :
 
-           les mesures de contrôle au départ de Tahiti (port et aéroport) seront renforcées ;
-           le transport des plantes et parties de plants de la famille des Musacées (bananier, fe’i), Zingibéracées (opuhi, torche, gingembre), Strélitziacées (strélitzia, oiseau de paradis), Héliconiacées (héliconia), Commélinacées (ma’a pape, rhoéo), Cannacées (canna) et Aracées (anthurium, taro, ape, tarua) hôtes de cette maladie est prohibé en partance de Tahiti vers les autres îles indemnes à l’exception des plants in vitro, des plants issus de pépinières agréées et des fleurs coupées ;
-           le renforcement de la législation interinsulaire (projet d’arrêté complétant les dispositions de l’arrêté du Conseil des ministres du 12 juillet 1996).
 

Fréquentation touristique de janvier et février 2017

 
L’institut de la statistique de Polynésie française vient de publier les données sur la fréquentation touristique de février 2017, confirmant la tendance annoncée pour les premiers mois de l’année.
 
On note une hausse du nombre de visiteurs cumulés sur les deux premiers mois de l’année (de l’ordre de +5,8% pour un total de 39 667 visiteurs). Les intempéries du mois de février ont néanmoins eu un impact sur le nombre de visiteurs en provenance du marché métropolitain.
 
Le coefficient moyen de remplissage (CMR) pour l’hôtellerie internationale est équivalent à celui de 2016, et le revenu moyen par chambre est en hausse constante depuis 3 ans autour de 5%. Ces indicateurs de gestion continuent d’afficher une progression continue.
 
Dans le bilan de l’hôtellerie, il convient également de noter la répartition par classe, avec 69% de fréquentation en « luxe » (4 et 5 étoiles), 20% en « grand tourisme » (3 étoiles) et 11% en « tourisme » (2 étoiles).
 

Actions de Tahiti Tourisme sur le marché canadien

 
La ministre du Tourisme, des transports internationaux en charge des relations avec les institutions a présenté et commenté en Conseil des ministres une communication sur les missions du Tahiti Tourisme et ses représentations dans le monde. Elle a notamment fait un point sur celle récemment ouverte au Canada.
 
Tahiti Tourisme a pour vocation de promouvoir, au plan international et local, la destination touristique Tahiti et ses îles et ses divers produits touristiques. Cette entité est également chargée d’accueillir, d’animer et d’informer les visiteurs en Polynésie française. Ainsi et afin de mener à bien les missions qui lui sont confiées, le groupement s’appuie sur son siège de Papeete et sur des représentations localisées sur les différents marchés émetteurs qui sont au nombre de 14.
 
Au Canada, la représentation ouverte en janvier dernier, en collaboration avec le siège du Tahiti Tourisme, a établi un calendrier d’actions à mener tout au long de l’année 2017. Les actions classiques telles que la rencontre des tour-opérateurs et des agences de voyage, les voyages de familiarisation pour ces derniers, les voyages médias, la participation aux différents salons, et la formations des agents, seront organisés tout au long de l’année.
 
Il est aussi prévu de participer au salon « Tahiti à Montréal », qui se tiendra du 7 au 9 septembre, ainsi qu’au Salon International du Tourisme et du Voyage du 20 au 22 octobre. La représentation organisera également les Tahiti Receptions sur les villes de Toronto, Montréal et Vancouver sur le même format que celles organisées sur le marché américain. Ces réceptions permettent de présenter la destination aux professionnels.
 
En termes de communication, les comptes de réseaux sociaux au Canada, tel que Facebook, ainsi que le site Tahiti Tourisme Canada dans les deux langues (anglais et français) ont été activés. La campagne de casting « Two Stories One Mana » a aussi été lancée en début d’année.
 
En termes de promotion, la représentation s’attachera à mettre en avant certains produits tels que : les pensions de famille, la croisière et le yachting. Des opérations seront également organisées en collaboration avec Air Tahiti Nui et les tour-opérateurs, notamment pour pousser les offres en basse saison, la diversité des îles, ainsi que des hébergements.
 
La visite d’influenceurs anglophones et francophones sera arrangée ainsi que l’organisation du Celebrity Chef, invité par le Paul Gauguin pour une croisière qui serait orientée sur le thème de la « gastronomie ».
 

Tahiti Pearl Regatta : promotion de la voile sportive en Polynésie française

 
La stratégie de développement touristique de la Polynésie française élaborée en 2015 s’appuie sur trois axes majeurs : restructurer la gouvernance, les conditions du développement et l’affirmation de la destination. Dans ce cadre, le Pays souhaite notamment encourager et valoriser des événements sportifs et culturels permettant de différencier l’image de la Polynésie à l’international.
 
Prenant acte du dynamisme du tourisme nautique (plaisance, charter nautique, yachting de luxe) en Polynésie, du potentiel de croissance de ces secteurs, du leadership régional de la destination dans ce domaine, et du vecteur promotionnel qu’il constitue, il a été décidé dès 2016 de favoriser le développement de la voile sportive. Autour de la Tahiti Pearl Regatta, qui attire plusieurs dizaines de visiteurs internationaux chaque année depuis 14 ans, il a été élaboré un plan de médiatisation ambitieux, envisagé sur 3 années consécutives, avec une montée en puissance progressive.
 
Un partenariat entre l’association Raiatea Regatta et la société Amaury Sport Organisation (ASO) filiale du groupe Amaury (propriétaire de L’Équipe) a été noué en 2015. ASO organise ses propres événements et compétitions sportives, « hors stade », de renommées internationales, tels le Tour de France, le Dakar, en sports mécanique ou encore le Marathon de Paris, mais aussi des événements majeurs en VTT, en golf ou en voile.
 
Au-delà de ses capacités d’organisateurs, ASO est également le leader national et européen de la production audiovisuelle dédiée au sport. A ce titre, dès 2016, avec le soutien du gouvernement un premier reportage de 26 minutes a été produit, centré sur la Tahiti Pearl Regatta et sur Raromatai. Sa diffusion, en français et en anglais, a dépassé largement les projections initiales. À ce jour, un an après, ce reportage totalise plus de 90 passages, sur 33 chaines différentes (généralistes, thématiques sports ou voyages, ou information), dans 177 pays dans le monde sur les 5 continents. Aucun événement polynésien n’avait encore connu une couverture d’une telle ampleur.
 
Pour 2017, un dispositif similaire a été mis en place pour parvenir, cette année encore, à la diffusion d’un reportage de 26 minutes, autour de la voile sportive, bien entendu, mais également des vacances à la voile (charter nautique) et de la voile traditionnelle qui seront également à l’honneur. L’Association Raiatea Regatta, composée de bénévoles, porte l’organisation de la Tahiti Pearl Regatta. Cet événement génère des retombées économiques de plus de 30 millions Fcfp directement dans l’archipel.
 

Subventions du RSPF aux établissements socio médico-éducatifs

 
Le budget du régime de solidarité de la Polynésie française, approuvé par arrêté du Conseil des ministres le 21 décembre 2016, prévoit, sur la branche dite « handicap » du régime, une revalorisation de l’enveloppe globale annuelle affectée aux établissements socio-éducatifs et médico sociaux pour un montant de 1,7 millard Fcfp.
 
La ventilation de cette enveloppe a été entérinée par le comité de gestion du régime dans sa séance du 30 mars dernier. D’autres délibérations du comité de gestion, adoptées au cours de cette même séance, ont également été présentées en Conseil des ministres.
 
Concernant les subventions octroyées aux associations financées sur la « branche handicap, le montant alloué pour l’exercice 2017, pour la section de fonctionnement, est de 1,3 milliard Fcfp. En section d’investissement, les demandes en opérations nouvelles pour quatorze associations ont été satisfaites à hauteur de 65 millions Fcfp, affectés pour des rénovations, mises aux normes et autres achats de véhicules de transport en commun.
 
Les associations subventionnées sont astreintes à présenter des demandes de subventions annuelles sur le fondement de budgets prévisionnels conformes aux principes de sincérité et de prudence. Le comité de gestion a, toutefois, fixé des critères permettant de répondre à titre exceptionnel à des demandes complémentaires dûment motivées.
 

Prestations familiales dans le cadre de la réforme de la PSG

 
Approuvé par l’Assemblée de Polynésie française le 27 octobre dernier, le plan d’orientation stratégique pour la mise en œuvre d’une politique publique de la famille préconise la mise en place de 130 mesures. Un tel objectif nécessite une coordination optimum entre tous les ministères, ainsi qu’un travail dans le cadre d’un partenariat étroit avec le secteur associatif, les communes et les communautés religieuses. Le plan de charge du ministère en charge de la famille sur les six prochains mois a été déterminé sur la base des demandes adressées unanimement par les professionnels et bénévoles qui se trouvent au plus proche des usagers.
 
Compte tenu des travaux en cours dans le cadre de la réforme de la PSG, il apparaît nécessaire d’évaluer celles qui auront un impact sur la branche prestations familiales.
 
Depuis plusieurs années sévit une crise économique et sociale, aujourd’hui responsable de la multiplication des situations de vulnérabilité au sein des familles polynésiennes. Les différentes aides sociales octroyées sur le FAS des 3 régimes visent à combler la différence entre les besoins essentiels des ménages et les ressources dont ils disposent. Il convient aussi de compléter ces aides par des dispositifs nouveaux.
 
Aides au placement en familles d’accueil
 
Ainsi les aides au placement en familles d’accueil « feti’i et tiers » et en unité de vie sont encadrées. Les versements de ces indemnités qui accueillent à leur domicile des mineurs ou des jeunes majeurs de moins de 21 ans (35.000 Fcfp/mois), des personnes âgées en perte d’autonomie et des adultes handicapés (140.000 Fcfp/mois) s’élèvent pour 2017 à 126 millions Fcfp et 70 millions Fcfp.
 
La prise en charge des frais de tierces personnes (comprenant un membre de la famille jusqu’ici exclu du dispositif) au profit des personnes âgées en perte d’autonomie ou des personnes handicapées. L'aide à domicile dénommée « tierce personne » est attribuée pour l’assistance et le maintien à domicile d’une personne âgée en perte d’autonomie ou d’une personne handicapée. Les interventions varient selon la perte d'autonomie du demandeur, attestée par un certificat médical. Le montant horaire est celui du Smig avec participation financière de la personne. L’enveloppe consacrée est de 108 millions Fcfp.
 
Aide à l’accompagnement aux personnes en perte d’autonomie ou personnes handicapés
 
L’aide à l’accompagnement à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie ou des personnes handicapées relevant du régime de solidarité. Cette aide (AAD), déjà fournie par le service social du régime des salariés depuis 2001, existe désormais pour les ressortissants du régime de solidarité. Le montant plafond de l’aide est fixé à 500 000 Fcfp par année civile et par ouvrant droit.
 
L’aide consiste en la prise en charge de travaux destinés à optimiser l’accessibilité du logement et faciliter le maintien à domicile de la personne âgée ou handicapée, à savoir : l’élargissement de portes, la pose de barres d’appui, la pose de rampe d’accès et autres travaux de réfection.
 
Il convient de souligner que ces aides instaurées au profit de personnes âgées en perte d’autonomie ou aux personnes handicapées contribuent au maintien à domicile de ces personnes vulnérables et qu’ils sont moins onéreux qu’un placement de jour dans un organisme spécialisé. Le montant de l’enveloppe est de 11 millions Fcfp. L’ensemble de ces aides sont actuellement versées.
 
Dispositif en cours d’élaboration pour 2017:
 
Conditionnement du versement de l’allocation post-natale à la visite du 2ème mois après l’accouchement
 
Les professionnels de santé constatent, qu’en moyenne, environ un tiers des femmes qui ont accouché ne se présentent pas à la consultation post-natale prescrite à la sortie de la maternité. Or cette consultation présente un réel intérêt sur le plan sanitaire, dans la mesure où elle permet d’éviter les grossesses rapprochées et non désirées (800 majeures et 73 mineurs avec 34 qui ont recours à plus d’une IVG/an).
 
Aussi, le ministère des Solidarités et de la Santé travaille actuellement avec la Caisse de Prévoyance Sociale et l’école de sages-femmes sur un projet de texte visant à subordonner l’octroi d’une partie de l’allocation post-natale à l’accomplissement de cette visite médicale deux mois après l’accouchement.
 
Cette mesure serait également susceptible d’impacter la branche maladie avec la prise en charge par le Pays de la consultation gynécologique ou de sage femme. Les premières estimations laissent présager un impact financier de l’ordre de 14 000 000 Fcfp par an.
 
Création d’un guichet unique pour la population avec la CPS et la Direction des affaires sociales
 
En matière de RSPF (régime de solidarité de la Polynésie française), il y a nécessité de confier à la CPS le traitement des demandes d’admission au régime de solidarité de la Polynésie française (actuellement, l’admission au RSPF est gérée par la Direction des affaires sociales, tandis que le renouvellement est confié à la Caisse de Prévoyance Sociale).
 
Pour ce qui concerne les aides sociales, il est envisagé que la DAS conserve l’ensemble des aides sociales pour les trois régimes et que la CPS devienne le guichet unique de la gestion des prestations légales et de caisse.
  

Création d’un statut particulier d’assistant des hôpitaux

 
Le ministère de la Santé entend faire en sorte d’aider le retour au « fenua » des jeunes Polynésiens après leurs études dans le domaine de la santé hors du territoire. Il a par conséquent été proposé une mesure susceptible de faciliter grandement ce retour, tout en améliorant la prise en charge des patients au sein du CHPf ou de l’hôpital d’Uturoa : la création d’un cadre d’emplois d’assistant des hôpitaux dans la filière santé de notre fonction publique.
 
Ce statut particulier avait été envisagé lors de la mise en place de la fonction publique en 1995, mais il n’avait finalement pas été retenu à l’époque. Il aura vocation à accueillir de jeunes praticiens généralistes ou spécialistes, à la sortie de leur internat, pour une durée limitée. A titre d’exemple, en métropole, le recrutement dans ce dispositif se fait pour une période de un ou deux ans renouvelables, par période de un an, pour une durée totale d’engagement de six ans.
 
De jeunes diplômés souhaitant approfondir leur expérience en milieu hospitalier avant de postuler pour un poste de praticien hospitalier titulaire ou de s’orienter vers une activité libérale pourraient ainsi être recrutés dans ce cadre. Ce cadre d’emplois cible essentiellement les jeunes étudiants à la sortie de leur internat, mais il pourrait également convenir à d’autres médecins, sous forme de temps partiel dans des spécialités où le recours à des vacataires est important.
 

Point sur la ciguatéra en Polynésie française en 2016

 
Le Conseil des ministres a pris acte d’une communication présentée par la ministre en charge de recherche, dressant le bilan des intoxications ciguatéra, publié chaque année par l’Institut Louis Malardé (ILM), sur la base des données communiquées, pour l’essentiel, par les structures de santé publiques périphériques et les hôpitaux de Polynésie française ainsi que les praticiens du privé.
 
Il ressort de ce bilan que :
·           Le nombre de cas déclarés a progressé. Il s’élève à 478 en 2016, contre 376 en 2015. Il est à noter que ces chiffres, qui correspondent aux cas officiellement déclarés, sont vraisemblablement très en dessous de la réalité, compte tenu du fort taux de sous-déclaration qui est observé sur l'ensemble des 5 archipels. Cette augmentation peut s’expliquer, soit par une hausse avérée du nombre d’intoxications, soit par une meilleure adhésion des structures déclarantes au réseau de surveillance ;
 
·           La ciguatéra affecte l’ensemble de la Polynésie française sans distinction d’archipel.
 
·           Les poissons les plus souvent impliqués dans les événements toxiques déclarés appartiennent aux familles des Lethrinidae (Perche, Bec de cane), Serranidae (Loche, Mérou), Carangidae (Carangue), Labridae (Napoléon) et Scaridae (Perroquet). Toutefois, les espèces en cause peuvent varier d’un archipel, voire d’une île, à l’autre ;
·           La liste des espèces signalées dans les fiches de déclaration est largement influencée par les préférences alimentaires des populations. Ainsi, certains organismes marins tels que les murènes figurent rarement dans les fiches de déclaration en raison de la stratégie d’évitement adoptée par les populations, car elles sont bien connues pour leur haut risque ciguatoxique.
 
·           En 2016, plus d’une personne intoxiquée sur deux présentait un ou plusieurs antécédent(s) de ciguatéra (jusqu’à plus de 10 épisodes toxiques antérieurs pour certains). Cette observation souligne une exposition chronique d’une partie de la population aux toxines de la ciguatéra, pour laquelle nous ne disposons pas de connaissances quant aux conséquences sanitaires à long terme.
 
La stratégie adoptée par l’ILM privilégie une approche intégrée consistant à aborder simultanément le problème sous divers angles : épidémiologique (surveillance,…) ; environnemental (étude des facteurs favorisant l’introduction et le développement de la ciguatéra,…) ; biologique (caractérisation des organismes toxino-producteurs, études des  efflorescences algales…) ; toxicologique (étude des toxines, phénomène de bioaccumulation et biotransformation, veille technologique, tests de détection, monitoring passif,…) ; biomédical (compréhension des formes cliniques, facteurs de prédisposition aux formes graves/chroniques, mise au point d’outil de diagnostic, pistes thérapeutiques,….).
 
Le laboratoire des micro-algues toxiques (LMT) mène actuellement 4 programmes majeurs en partenariat avec 17 organismes collaborateurs dont 5 locaux, 5 nationaux et 7 internationaux.
 
·           Caristo-Polynésie française (financement Contrat de projets)
 
L’objectif  est de parvenir à une meilleure maîtrise des risques sanitaires liés à l’exploitation des ressources lagonaires. Ce programme cible les 3 composantes-clés de la chaîne de la ciguatéra :
 
1/ le rôle joué par la diversité génétique et chimique de la micro-algue Gambierdiscus et des cyanobactéries comme facteur de risque ;
 
2/ les processus de biotransformation subis par les toxines de la micro-algue au niveau des poissons ;
 
3/ La gestion du risque ciguatérique au sein des populations les plus vulnérables en améliorant le diagnostic (mise au point d’outil de détection à partir du sang des patients,…) et en renforçant le réseau de surveillance.
 
·           Fluotrack-Ciguatera (financement Contrat de projets)
L’objectif est de faire évoluer le test de détection actuel vers un outil permettant, un criblage à haut débit, exempt de radioactivité, et de moindre coût. Cette technologie  permettra de maintenir opérationnel le réseau de surveillance et de baisser le coût et le temps requis pour ces analyses.
 
·           Ciguawatch (financement Fonds Pacifique)
L’objectif est de mettre en place un réseau de surveillance à l’échelle régionale, inspiré du modèle polynésien et privilégiant une démarche participative. Trois territoires sont associés: la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et les îles Cook, qui ne sont dotés d’aucun programme de surveillance permettant le suivi de l’incidence des cas d’intoxications, des zones de pêche et espèce marines à risque. La mise en place d’un réseau commun permettra de constituer une base de données épidémiologiques inédite, utile pour comparer l’évolution des situations sanitaires entre les territoires partenaires.
 
·           Ciguaprod (financement Contrat de projets)
L’extension récente de la ciguatéra à des zones jusqu’alors épargnées a motivé la mise en place de programmes de surveillance à l’échelle du globe. Cette initiative se heurte à la faible disponibilité en standards de référence de ciguatoxines nécessaires à la plupart des tests de détection. Le laboratoire des micro-algues toxiques possède un savoir-faire inédit en matière de cultures in vitro de la micro-algue Gambierdiscus et de techniques d’isolement et purification des ciguatoxines. Le laboratoire dispose également d’une souchothèque unique au monde, riche de plusieurs clones hautement toxiques de Gambierdiscus. La construction prochaine d’un centre de production de micro-algues et de ciguatoxines permettra de valoriser cet atout.
En marge de ces activités de recherche, le laboratoire conduit des actions d’information et de sensibilisation (ex. : réalisation en cours d’un kit d’information à destination des professionnels de santé et des patients), ainsi que des formations à visée de développement ou transfert de compétences menées dans le cadre de coopérations techniques avec les pays de la zone Asie-Pacifique. Un atelier régional a été organisé, en ce sens, à l’ILM en mars 2015 pour 12 pays de la zone Asie-Pacifique.
 

Des outils pour aider à l’éco-construction en Polynésie française

 
Le Conseil des ministres a approuvé une proposition de subvention attribuée à l’université de la Polynésie française afin de poursuivre le cofinancement d’une thèse intitulée « Ecomeb ». Cette thèse, menée dans le cadre de la convention pluriannuelle ADEME-Pays, s’intéresse aux méthodes et outils pour l’éco-conception et la maîtrise de l’énergie dans les bâtiments de la Polynésie française.
Cette thèse, suite à l’abandon du thésard nommé initialement, a été reprise par Mathieu Zubialde-Elzaurdia au sein du laboratoire Gepasud. Le travail de recherche est orienté selon quatre axes principaux : l’analyse des données météorologiques localisées, la modélisation fine des écoulements d’air dans les bâtiments, la caractérisation des attentes de la population polynésienne en matière de confort, et l’adaptation des règles de conception au contexte local.
En particulier, le volet relatif à la perception et aux attentes en matière de confort thermique devrait permettre de mieux caractériser les objectifs à atteindre en considérant la ventilation naturelle, pour satisfaire les usagers des bâtiments en Polynésie française. Cette thèse constitue donc un complément indispensable à l’élaboration de la réglementation énergétique des bâtiments de la Polynésie française. Un poster sur ces travaux de recherche est présenté dans le cadre des Doctoriales de Polynésie française, les 2, 3 et 4 mai, à l’Université de la Polynésie française.
 

Comité du Patrimoine Mondial de l’UNESCO en juillet : le dossier de Taputapuātea sera présenté

 
La 41ème session du Comité du Patrimoine Mondial de l’UNESCO se déroulera cette année en Pologne du 2 au 12 juillet 2017 à Cracovie. Pendant cette session, la France aura à défendre le dossier de la Polynésie française qui présente pour la première fois l’un de ses biens majeurs à l’inscription au patrimoine mondial de l’humanité, le « Paysage culturel de Taputapuātea ».

L’examen des candidatures va se tenir du vendredi 7 juillet au dimanche 9 juillet. Après plusieurs années de travaux de réflexion, de déplacements sur site, de rencontres et débats avec les représentants officiels de notre capitale culturelle, la population Raromatai et tout particulièrement celle d’Opoa, commune associée de Taputapuātea, le jour où les 21 membres du Comité du Patrimoine Mondial vont se prononcer sur le fait d’inscrire ce haut lieu polynésien sur la liste de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), va donc arriver.

Ce label mondial tant convoité permettrait de donner une visibilité plus importante à Taputapuātea au delà même du monde polynésien et océanien. Plus son retentissement sera grand, meilleure sera sa fréquentation, avec des retombées économiques attendues par la population locale.