Taputapuatea devra-t-il devenir payant ?

Taputapuatea au coeur du triangle polynésien
12 ans après l'idée de son classement, le marae de Taputapuatea figure donc au patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO. Une notoriété, mais aussi un cahier des charges strict. Des coûts supplémentaires qui pourraient engendrer une entrée payante du site.
12 ans se sont écoulés depuis que l’idée d’un classement au patrimoine mondial de l’humanité du Marae Taputapuatea  a germé en Polynésie.
C’est une durée moyenne normale  pour l’Unesco qui exige des candidats au classement une dizaine de critères, aussi incontournables que difficiles à remplir.
Taputapuatea est un site qui, indéniablement, présentait tous les atouts pour être accepté.

Mais  attention : désormais Taputapuatea appartient à l’Humanité, en tant que symbole de son génie.
Cela signifie que les pouvoirs publics, c'est-à-dire la municipalité, le Pays et l’Etat s’engagent à un certain nombre d’obligations.
D’abord, en assurer le gardiennage et faire une demande à l’ONU pour toute construction, aménagement, ou projet d’infrastructure. Un contrat moral qui lie aussi les propriétaires terriens.
Pour autant, l’Unesco n’apporte aucune subvention, ni protection matérielle.
Ce qui fait dire au Maire de l’île de Pâques, avec quelques années de recul, que ce classement chez lui n’a pas rapporté grand-chose à la population : "La classification de Rapa Nui au patrimoine mondial de l'Humanité n'a rien changé pour nous. Il n'y a eu aucun bénéfice tangible d'aucune sorte."

Alors le grand avantage du classement c’est sans doute la notoriété.
Avec une affluence de touristes qu’il va falloir gérer, tant en termes d’hébergement que de circuits guidés.
Cela signifie des emplois en perspective pour les habitants de Raiatea, mais aussi des coûts qui obligeront les pouvoirs publics à rendre l’accès au site payant.
Il serait impossible qu’il en soit autrement.