Une Tahitienne à la cité internationale des arts, ce n'est pas tous les jours. C'est même la toute première fois. "On sort des vahine, cocotier, plage, des modes d'expression classique, c'est très enrichissant", déclare Taina Calissi.
Après 4 mois en résidence, l'artiste s'apprête à remballer les chevalets. En même temps que se termine son séjour parisien, s'achève aussi le mois de sensibilisation au cancer du sein. Elle en profite aussi pour présenter "Corps et larmes", une création conçue alors qu'elle entamait sa 3e séance de chimiothérapie.
"Ce sont des postures qui étaient mes postures d'exercices physiques pendant le traitement, et qui m'ont permis en fait de remplacer une activité physique intense que je ne pouvais faire, et que j'ai voulu immortaliser. Ce sont des postures de libération face à la douleur", explique Taina.
Désormais guérie, Taina puise son inspiration dans ses nouvelles rencontres. Sans oublier d'où elle vient, comme avec un triptyque représentant 3 arbres nourriciers de Polynésie. "Ce terme est polysémique. Tumu : source, racine mais également cause", précise l'artiste, qui dit-elle, a "des thématiques qui m'animent où les Polynésiens peuvent se retrouver peut-être plus que d'autres spectateurs".
Avant de retrouver la Polynésie, Taina laisse une trace de son passage à la cité des arts : un more accroché sur le mur de la cage d'escalier.
Et Taina revient au fenua avec plein de nouvelles idées. Notamment la création d'un « bungalow d'artiste » à Tahiti.