Avenir de la Calédonie : les débats se poursuivent, les positions demeurent tranchées

Loyalistes et indépendantistes calédoniens débattent depuis le début de la semaine à Paris de l'avenir institutionnel de la Nouvelle Calédonie à l'approche du troisième référendum d'autodétermination.

Les acteurs politiques de Nouvelle-Calédonie venus à Paris discuter des conséquences du oui et du non à un futur troisième référendum d'autodétermination ont poursuivi leurs échanges vendredi, mais les positions restent tranchées entre loyalistes et indépendantistes.


"Ce dialogue à trois commence à produire des effets puisque des non-dits sont levés, des ambiguïtés sont traitées et il y a un dialogue d'une très grande franchise et d'une très grande qualité", a déclaré à la presse le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, qui a organisé ces échanges.


Le ministre déclare avoir "le sentiment que ce sont des discussions qui n'avaient jamais vraiment eu lieu avant". 


Côté loyalistes, le président du gouvernement et du parti Rassemblement-LR Thierry Santa a estimé que malgré des "journées très intéressantes", ces discussions "font ressentir clairement l'impossibilité, si on est honnête, sincère, d'une indépendance", car selon lui, le Caillou n'en a "absolument pas la capacité ni humaine, ni sociale, ni économique, ni financière".


"Hélas, je n'ai pas le sentiment que mes collègues indépendantistes partagent ce que je viens de dire. Ils restent dans leurs postures, dans leurs fondamentaux", assure M. Santa, qui espère que d'ici la fin de la semaine de discussion "les esprits seront un peu plus ouverts pour envisager des discussions plus constructives".


Pour le député Philippe Dunoyer de Calédonie ensemble (loyaliste), "les échanges ont eu lieu, on a le document, mais on n'a pas encore d'éléments suffisants, en tout cas du côté des indépendantistes, pour nous expliquer comment les financements qui manqueraient" seraient remplacés par "d'autres ressources pour maintenir la qualité de l'enseignement", un des thèmes de discussion qui touche particulièrement la population calédonienne.


"Nous prétendons qu'aucun pays au monde n'a jamais autant préparé son indépendance comme le fait la Nouvelle-Calédonie, et ça c'est grâce à des accords signés depuis plus de 30 ans", a répondu Gilbert Tyuienon, le vice-président de l'UC, une branche du FLNKS, ajoutant "nous sommes la seule délégation présente aujourd'hui à Paris qui est venue avec un document".


"Ce qui est sûr, c'est que le fameux trou noir dont il était question si le oui l'emportait, ce n'était pas une réalité parce qu'il y a des dispositifs qui sont prévus d'accompagnement, de soutien en cas d'accès à l'indépendance. Il y a des conventions d'entraide au niveau judiciaire, la formation des gardes, ainsi de suite", a-t-il assuré.


Une partie des délégations s'est rendue vendredi soir au ministère de la Défense pour discuter avec l'armée de la place des forces militaires dans le Pacifique et des implications stratégiques du positionnement français dans l'océan Pacifique et l'axe indo-Pacifique. 


L'ensemble des délégations reprendra les travaux lundi matin par une conversation plus générale sur l'ensemble du document de travail du gouvernement sur les conséquences du oui et du non. Un entretien est prévu avec Jean-Yves Le Drian, le ministre des Affaires étrangères, avant un temps d'échange politique sur le calendrier de la fin de l'accord, avec M. Lecornu.