Les salles de sport font partie des grands perdants des annonces du Pays et de l’Etat, le 14 janvier dernier. Pas de réouverture comme espéré. La plupart des salles gardent porte close depuis huit mois et sont au bord du gouffre. Pourtant, certaines choisissent d’ouvrir malgré tout.
Grand ménage et petit travaux…Manu Buchin prépare la réouverture de sa salle de sport, située dans la zone industrielle de Titioro, à Papeete après deux semaines de congés.
Ici, la musculation et le crossfit ne se sont jamais vraiment arrêtés. En novembre et décembre 2020, l’établissement était ouvert. Il espérait rouvrir en ce mois de janvier au grand jour et ne cache pas sa colère, après l’annonce de l’Etat et du Pays, le 14 janvier dernier,
On n’est même pas sûrs de rouvrir le 15 février !
Alors, comme fin 2020, il ressortira ses machines à l’extérieur, sous le grand chapiteau qu’il a loué pour l’occasion, « ça fait des frais en plus, mais bon… »
L’établissement tourne malgré tout à vitesse ralentie, avec seulement 40% de ses abonnés, conditions sanitaires obligent. A peine de quoi pouvoir couvrir son loyer de 900 000 Fcp et les charges fixes, « mais au moins, la salle tourne ».
La police est bien venue trois fois constater l’ouverture, sans conséquence. Car pour pouvoir continuer à travailler, Manu Buchin dit suivre les conditions du décret à la lettre :
« On peut s’entraîner à l’extérieur et, par rapport au décret, il y a possibilité de rentrer en salle sous certaines conditions : les athlètes de haut niveau peuvent y accéder, les professionnels de la sécurité, les enfants et les personnes nécessitant une activité physique en salle, donc avec une attestation médicale. »
Et cet établissement n’est pas le seul. Une ouverture plus ou moins affichée à d’autres adresses, par le bouche à oreille ou les réseaux sociaux… « ouvrez les salles, ça suffit » a posté une salle de musculation de Pamatai qui continue les entraînements à l’extérieur. Une autre, située dans la zone industrielle de Tipaerui, n’a jamais vraiment fermé non plus et prépare sa grande réouverture, ce 18 janvier. Elle vient de poster les tarifs sur sa page Facebook.
« On nous prend pour des abrutis »
Après quatre rencontres avec les autorités de l’Etat et du Pays, le syndicat des salles de sport dénonce les incohérences des consignes sanitaires. Car maintenir à tout prix son activité, n’est pas toujours possible.
« Il y a des salles en ville qui n’ont même pas de place pour un parking, s’insurge Christian Wang Sang, le vice-président du syndicat des salles de sport. Certaines salles peuvent ouvrir en mettant le matériel à l’extérieur, mais ça reste toujours compliqué pour notre secteur. Je ne comprends pas, quand tu vois que d’autres salles arrivent à ouvrir parce que ce sont des communes [Paea ndlr]…En fait, il ne faut même plus nous expliquer les choses car là, on voit bien qu’on nous prend pour des abrutis. »
Le syndicat des salles de sport regroupe une douzaine d’établissements. Tous au bord du dépôt de bilan, selon l’organisation.