Mars, également surnommée la planète rouge, se trouve à 55 millions de kilomètres de la Terre. Et pourtant, 3 vaisseaux spatiaux s’y sont succédés en une semaine. C'est au tour du rover américain Perseverance de s'y poser. Quelles sont les raisons d'un tel engouement ?
Le 18 février, c’est au tour de la mission Perseverance de la NASA, de se poser sur Mars. La planète a le vent en poupe, et pour cause c’est le 3e engin à atterrir en une semaine. Précédemment il y a eu ceux des Émirats Arabes Unis et de la Chine.
Cette agitation n’a rien d’anodin. La semaine du 15 février concordait avec la période où les deux planètes sont les plus proches (ce qui ne se produit que tous les 26 mois). Mais, il n’y a pas que des raisons physiques qui amènent les vaisseaux sur la planète rouge. Derrière cette exploration se cache des ambitions politiques et scientifiques.
Ce n’est pas seulement la présence de martiens qui intéresse aujourd’hui les scientifiques mais c’est surtout l’occasion, pour eux, de s'interroger sur la possibilité de faire de cette planète un nouvel eldorado pour les humains.
La NASA travaille déjà sur une mission, celle d'« habiter sur mars » avec une base d’astronautes sur place pendant plusieurs mois. Petit bémol : la température moyenne sur Mars est de -63 Degré Celsius et l’air est constitué à 96% de CO2.
Les scientifiques planchent déjà sur certaines de ces problématiques grâce à des instruments embarqués par Perseverance. Il comporte par ailleurs un outil expérimental chargé de fabriquer de l'oxygène, baptisé "Moxie".
"On s'interroge aussi sur la possibilité de fabriquer du carburant sur la Lune, ou de développer le nucléaire spatial pour réduire le temps de trajet jusqu'à mars, qui serait aujourd'hui de six mois."
À chaque pays son objectif
Pour les États-Unis, la NASA reste sur la même lancée comme le souligne Isabelle Sourbès-Verger, géographe et directrice de recherche au CNRS, à FranceInfo : "Avec Perseverance, les États-Unis sont dans une logique de progrès continu : cela fait soixante-dix ans qu'ils mènent des missions martiennes, rappelle cette spécialiste des politiques spatiales. A terme, la perspective est celle d'un voyage habité, qui fait partie des images de conquête spatiale avec lesquelles ont fait rêver les Américains depuis les années 1950."
La Chine, quant à elle, est dans "l'affirmation très forte d'une ambition nationale". "Avec ses succès sur la Lune, elle a réalisé dans les années 2010 ce que les Etats-Unis et la Russie avaient fait dans les années 1970", poursuit Isabelle Sourbès-Verger. Une course entre les deux pays qui perpétue le sentiment de rivalité entre les deux puissances.
Plus surprenant concernant les Émirats Arabes Unis qui, eux, se sont associés à la Chine pour la sonde Hope : "La mission émiratie est inédite parce que ce pays n'est pas une puissance spatiale : c'est la première fois qu'une nation tente une mission prestigieuse et symbolique sans maîtriser toutes les technologies.", explique Francis Rocard, astrophysicien, à FranceInfo. La mission Hope marque le 50e anniversaire de l’unification des Émirats.
Les Européens en retard
Un léger retard pour les Européens qui devaient initialement lancer Exomars en 2020 dont le projet a été repoussé de deux ans. Ce qui n’empêche pas le CNES d’être impliqué dans les programmes en cours. L'Agence spéciale européenne (ESA) devra encore attendre 26 mois supplémentaires pour placer son rover sur Mars et espérer trouver des traces de vie ancienne en forant la surface.
Une course aux étoiles qui ne s’arrêtera pas là. Des projets sont lancés chaque jour et des millions sont investis. L’ONG de Greta Thunberg et son mouvement écologiste « Fridays for Future » ont décidé de réagir. Le 17 février, une vidéo a été diffusée par l’organisation de la Suédoise contenant une publicité satirique à la veille du jour où le Rover Perseverance s’est posé sur Mars…