Coronavirus : conséquences psychologiques et chloroquine

Jacques Raynal, ministre de la santé, lors du point presse du vendredi 10 avril.
Lors de son point presse, le gouvernement est revenu sur la délicate question de la délivrance de chloroquine, molécule prescrite uniquement à l'hôpital, pour éviter tout risque cardiaque. Une psychologue a également abordé les conséquences psychologiques du confinement.
Lors du point presse du vendredi 10 avril, le ministre de la santé, Jacques Raynal, a notamment abordé la question de la chloroquine.
Une psychologue, Wilma Cibard, a également évoqué les conséquences sur la santé mentale et psychique de ce confinement.
 

La chloroquine : uniquement à l'hôpital

Le ministre de la santé, Jacques Raynal, a confirmé que la chloroquine ne serait, pour le moment, prescrite uniquement à l'hôpital, "en raison du risque élevé d'accident cardiaque. L'expérience démontre que cela marche dans quelques cas, pas dans tous les cas et que les effets secondaires sont lourds." En métropole, l'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) vient de recommander de ne réserver la prescription de cette molécule uniquement dans les hôpitaux. "Ce traitement ne peut pas être offert à tout le monde, a expliqué Jacques Raynal, il ne peut pas être délivré sans avis médical. Les médecins qui le prescrivent engagent leur responsabilité et s'exposent à des poursuites des patients en cas d'accident."

La chloroquine est utilisée pour le traitement d'autres pathologies, comme les connectivites.


Vol pour la Calédonie et confinement

Samedi 11 avril, 126 passagers vont prendre un vol Air Câlin à destination de Nouméa, alors que leur quarantaine passée ici s'achève. Comme pour les vols à destination de Paris, il n'y aura pas de Polynésien embarqué en vol retour. "Cela sera peut-être possible plus tard, si la situation continue à se stabiliser. Nous n'avons pas encore de délai, c'est la Nouvelle-Calédonie qui décide," a précisé Jacques Raynal.

Concernant les personnes confinées à domicile, il est rappelé que le port du masque ne suffit pas. Il faut éviter les contacts avec les autres personnes de la maison et même avec les objets.
Pour les personnes infectées et pour qui le confinement à domicile est difficile, des logements vont leur être réservés. "La convention devrait être signée en début de semaine prochaine," a précisé Jacques Raynal. 
Huit personnes infectées sont déjà hébergées dans centre militaire, en face du Taaone.
 

Renouvellement militaire attendu

Un renouvellement de garnison militaire est attendu, 400 personnes vont arriver, dont des équipes spécialisées dans la  décontamination des avions et des colis (notamment ceux avec emballage plastique, dont il a été démontré que le virus pouvait survivre plusieurs jours dessus).
Un avion spécial militaire est également attendu, prévu pour les atterrissages courts. Il pourra approvisionner les îles et réaliser des évasans en cas de besoin.
Air Tahiti Nui et Air Archipel poursuivront leur part d'évasans, épaulés par les équipes de décontamination des appareils.
 

La population polynésienne particulièrement à risque

Le ministre de la santé a rappelé que la population polynésienne est particulièrement à risque. L'obésité, les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l'insuffisance rénale sont des facteurs aggravants. Dès les premiers symptômes, une prise en charge rapide est nécessaire.
Le pic de la maladie a lieu entre le 6e et le 8e jour, avec l'inflammation des cellules pulmonaires et rénales, "comme si l'usine se mettait à fonctionner dans tous les sens," a expliqué Jacques Raynal.

Concernant le fret médical attendu au retour du prochain vol Air Tahiti Nui, le ministre de santé a précisé ne "pas avoir d'information. Il y a des changements de dernière minute indépendants de notre volonté. On espère qu'il y aura des tests, on le saura quand on les verra."
 

Conséquences psychologiques

Wilma Cibard, psychologue aux affaires sociales, a expliqué les conséquences du confinement sur la santé mentale et psychique de la population. "Il peut être difficile à vivre, générer de l'angoisse, de l'inquiétude, de l'anxiété et l'ennui. Mais aussi des troubles mentaux à plus ou moins long terme : la dépression, la peur, l'abus de médicaments, l'irritabilité, des insomnies. Chacun va réagir différemment, positivement ou négativement, en fonction de ses antécédents, de son parcours de vie et du soutien dans la famille."

Selon elle, les risques augmentent avec la durée du confinement, les conditions de logement difficiles, la promiscuité, la perte de revenus, l'absence ou le trop plein d'informations, les tensions familiales ou conjugales.
Il a toutefois été observé des ressources au sein des familles polynésiennes : "le retour aux valeurs familiales, aux valeurs communautaires du partage, de la solidarité, de l'écoute et du savoir-être polynésien".
Elle a rappelé qu'il faut intégrer les interdits et les respecter.

En cas de besoin, contacter le :
- 40 46 00 47 pour les addictions
- 444 111 pour les familles en difficultés
- 444 789 pour les informations relatives au covid-19
- 40 47 33 20 pour les violences intra-familiales