Coronavirus: la contre-attaque médiatique de la Chine, même en Polynésie

Interview du consul de Chine en Polynésie sur le coronavirus.
Soupçonnée d'avoir minimisé le nombre réel de décès liés au Covid-19, et d'avoir menti sur la date du début de l'épidémie dans le pays, la Chine se défend. Dans cet entretien, le consul de Chine en Polynésie, Shen Zhiliang affirme que son pays est même prêt à accorder son aide à la Polynésie.
 
Dans un entretien accordé à Polynésie la Première, le consul de Chine affirme que son pays est prêt à aider la Polynésie, et que le principal investisseur de la ferme aquacole de Hao, Wang Chen, tente d'acheminer du matériel de protection jusqu'à notre territoire.Shen Zhiliang revient aussi longuement sur les stratégies mises en oeuvre par son pays pour contenir l'épidémie, même si la date de son début en Chine (mi-novembre et non fin décembre, affirment aujourd'hui certains experts) et le nombre de victimes réelles du Covid-19 sur place font débat.

Officiellement, la pandémie est contrôlée en Chine. Plus de 82 000 personnes ont été atteintes du Covid 19. Il n’en reste plus que 4 000, dont la moitié est concentrée à Wuhan. Selon Shen Zhiliang, la Chine fait aujourd’hui face à un "risque plus élevé avec les cas importés", et le diplomate assure qu’il y a "déjà plus de 600 cas importés en Chine".  

Une province de Chine, Jia (au Nord de Wuhan), vient pourtant d'être placée en confinement, après que trois médecins chinois qui étaient asymptomatiques ont apporté le virus sur place. Il existe donc encore très probablement une transmission locale du virus.

Interrogé sur l’origine du coronavirus, qui serait parti d'un marché aux poissons et animaux sauvages de la ville, le consul de Chine affirme que "sa vraie origine est toujours à l'étude", déclaration qui fait partie, comme l'explique cet article de Sciences et avenir, d'une stratégie délibérée de la République populaire de Chine.
 
Interview du Consul de Chine ©Jacques Damour
 

 "Il faut agir tôt, découvrir tôt, signaler tôt, dépister tôt, isoler tôt et aussi traiter tôt"".


Le consul rappelle que dès le début de l’épidémie, toute la ville de Wuhan a été placée immédiatement en quarantaine.

"Pour éradiquer cette épidémie, sachez que le gouvernement chinois a pris les mesures les plus complètes, les plus strictes et les plus rigoureuses (…). Avec comme priorité : la vie de sa population" affirme-t-il.
 
Interview du consul de Chine en Polynésie ©Jacques Damour
 

"Nous avons fourni au ministère polynésien de la santé les procédures et les projets de diagnostic et de traitement"


Le consul de Chine affirme qu’il était en contact avec les autorités du pays depuis le début de cette épidémie et que tout leur a été fourni, notamment "les procédures et projets de diagnostics et de traitements". Le consul rajoute que le confinement et l’isolement sont "obligatoires et nécessaires, c’est le meilleur moyen d’enrayer l’expansion du virus (…) pour couper les chaines d’infection". 

Concernant la chloroquine, Shen Zhiliang assure que la Chine n'a "pas confirmé l’effet de la chloroquine dans (ses) essais de traitement". 

Du matériel sanitaire et des masques pour la Polynésie

Le consul tient à souligner que la Chine a fait don de matériel médical à la France et à d’autres pays. "On est volontaire pour assister les pays gravement atteints par l’épidémie" affirme-t-il. Le diplomate rappelle aussi que Faa’a et Pape’ete sont jumelées avec Tian gi a Xinzhu et Tian gi, et que ces deux villes sont prêtes à leur venir en aide.

Shen Zhiliang a d’ailleurs rencontré le maire de Faa’a Oscar Temaru. Ils ont évoqué ensemble les moyens de lutte contre le Covid19.  "En Chine il y a aussi des collectivités locales qui sont ravies de pouvoir faire quelque chose pour leurs villes jumelées", tout comme "l’association du peuple chinois pour l’amitié avec l’étranger", qui pense offrir des masques et du matériel médical au fenua.

Il affirme enfin que le principal investisseur de la ferme aquacole de Hao, Wang Chen, tente lui aussi d'offrir du matériel de protection aux Polynésiens.
 
Interview du consul de Chine ©Jacques Damour
 

« Il faut distinguer les patients en situation grave, les cas confirmés, les cas suspects et les cas mis en contact et on doit les mettre en confinement dans des endroits différents »


Le consul se dit confiant que la Polynésie pourra sortir de cette épidémie. Il insiste sur l'importance du confinement qui doit être, ajoute-t-il, spécifique à chaque personne. 
 
Interview du consul de Chine. ©Jacques Damour