Costume de deuilleur, statue A'a et autres objets emblématiques du patrimoine bientôt de retour à Tahiti

Pour permettre au public polynésien de découvrir régulièrement de nouvelles pièces de leur patrimoine, le Musée de Tahiti et des Îles a négocié avec des musées internationaux des prêts.

Orné de plus de 1 500 pièces de nacres, de disques de coco cousus, de tapa teint, de fibres tressées et de centaines de plumes soigneusement découpées et assemblées, il date du 18e siècle, c'est l'un des plus complets au monde et il est extrêmement bien conservé. Qui a déjà eu la chance d'observer ce célèbre costume de deuilleur tahitien, conservé au British Museum de Londres ?

Bientôt vous, car il sera en prêt, tout comme d'autres pièces exceptionnelles, au Musée de Tahiti et des Îles lors de la réouverture de la salle d'exposition permanente en août 2022 ! 

En effet, dans le cadre de la réouverture de sa salle d’exposition permanente, le Musée de Tahiti et des Îles a entrepris des démarches auprès de plusieurs institutions muséales afin de solliciter des prêts de pièces emblématiques du patrimoine polynésien. Ces prêts, pour des périodes allant de 1 an à 3 ans selon les institutions, seront prévus en rotation afin de permettre au public polynésien de découvrir régulièrement de nouvelles pièces. 

"L'objectif est de permettre au public polynésien de découvrir de nouvelles pièces dans leur musée chaque année."

Miriama Bonno, directrice du Musée de Tahiti et des Îles

 

Ainsi, la direction du Museum of Archeology and Anthropology de Cambridge (MAA) a confirmé le prêt de 6 objets collectés par James Cook lors de son premier voyage ou par Georges Bennet de la London Missionary Society. Ces pièces sont exceptionnelles de par leur intérêt historique et leur rareté. Parmi eux, une paire de boucles d’oreilles ornée de perles de Tahiti, un chasse-mouche, un tambour et un set de tatouage. 

Le Musée du Quai Branly-Jacques Chirac a également confirmé des prêts en rotation annuelle. Outre le fragment du maro’ura qui serait en dépôt renouvelable tous les 5 ans, un To’o mata et un Taavaha des Marquises, ainsi qu’un penu des îles de la Société seront présents pour l’ouverture de la nouvelle salle. 

Le British Museum a également consenti de façon très exceptionnelle à une série de prêts de grandes importances avec le costume de deuilleur donc, mais également une ceinture de chef de Anaa, un taumi de la Société, un fare atua de la Société, une statue de Rongo des Gambier et la fameuse statue de A’a de Rurutu. Des prêts remarquables consentis pour 3 ans. 

Ces prêts sont le résultat de démarches entreprises de longue date par le Musée de Tahiti et des Îles pour nouer des relations de confiance avec les établissements muséaux internationaux. Elles impliquent également un alignement sur les standards internationaux en matière de conservation préventive. Des études complémentaires ont été nécessaires afin de garantir un système de sécurité incendie de haute performance.

Fermée depuis septembre 2019, la réouverture de la salle d'exposition permanente du Musée de Tahiti et des Îles est prévue en août 2022. Si le parcours thématique reste le même, toute la scénographie a été revue et modernisée. Parmi les nouveautés intégrées dans le parcours : des ilôts dédiés à chaque archipel polynésien, afin de mettre en avant la spécificité de chacun.

 

 

 

 

 

Exposition « Maro’ura : un trésor polynésien » du 19 octobre 2021 au 9 janvier 2022 au musée du quai Branly – Jacques Chirac

Le musée du quai Branly – Jacques Chirac et le Musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha présenteront en co-commissariat une exposition dénommée « Maro ‘ura : un trésor polynésien » du 19 octobre 2021 au 9 janvier 2022. 

Suite à l’identification en 2016 par l’anthropologue Guillaume Alévêque de ce fragment de maro ‘ura, le musée du quai Branly – Jacques Chirac a acté le dépôt de cette pièce au Musée de Tahiti et des Îles, à la réouverture de la salle d’exposition permanente en 2022. L’exposition au Quai Brany, conçue en partenariat avec le Musée de Tahiti et des Îles, a pour ambition de mettre en lumière l’histoire de cette œuvre unique, en particulier son importance religieuse et politique, tout en révélant le faisceau d’indices matériels et historiques qui ont permis son identification par des spécialistes. À noter que pour la première fois au musée du quai Branly, les textes de présentation de l’exposition seront traduits en reo tahiti.