Mesures prises par le Pays dans le cadre de la sécurisation de l’approvisionnement en oxygène
La crise sanitaire provoquée par le coronavirus SARS COV2 a pour caractéristique particulière d’atteindre notamment les voies respiratoires. De nombreux patients présentent un besoin de supplémentation, soit par apport direct d’oxygène, notamment en milieu hospitalier, en réanimation ou en hospitalisation médicale dans la filière Covid.
Ou alors en hospitalisation à domicile où l’apport supplémentaire d’oxygène est réalisé par un appareillage spécialisé : un concentrateur (ou respirateur). Cet appareil va augmenter la concentration en oxygène de l’air ambiant et l’insuffler directement dans un masque respiratoire. Lorsque le besoin en oxygénothérapie est égal ou inférieur à 5 litres par minute, il est alors possible d’utiliser ces concentrateurs. Pour des besoins supérieurs, il n’est plus possible d’utiliser ces équipements. Il est alors mis à disposition des patients des bouteilles d’oxygène médical ayant des concentrations en oxygène et des débits plus élevés.
De ce fait, compte-tenu de l’évolution de l’épidémie en Polynésie, et conscient de l’augmentation des besoins en oxygène, le Pays a pris des mesures permettant de sécuriser ces thérapies respiratoires.
L’approvisionnement en oxygène des structures de santé est assuré par deux moyens :
- la fabrication d’oxygène au CHPF (Centre hospitalier de la Polynésie française) par des générateurs, permettant ainsi une autonomie sécurisante ;
- la fourniture d’oxygène par un prestataire (société Gazpac Tahiti) qui approvisionne le CHPF, les hôpitaux périphériques, les cliniques, les associations et les patients, par des unités de transport de volumes variables (« bouteilles » ou « obus »).
Le prestataire est lui-même alimenté par un apport extérieur à la Polynésie sous forme d’oxygène liquide transporté en « iso tanks » de contenance utile 16 tonnes.
Dans le cadre de la sécurisation de l’approvisionnement en oxygène des hôpitaux et cliniques, en lien avec les autorités du Pays, la société Gazpac Tahiti a mobilisé des moyens supplémentaires :
- 100 bouteilles utiles aux transports des malades ont été expédiées vides de Nouvelle-Calédonie par le vol Air Calin du jeudi 19 août.
- Un conteneur « iso tank » de 16 tonnes est en garde au Port de Papeete et sortira le jeudi 26 août pour réapprovisionner les cuves de stockage en cours d’utilisation.
- Deux autres « iso tanks » sont prévus à l’acheminement par voie maritime, au départ de Nouvelle-Zélande. Leur arrivée est attendue pour les 1er et 4 septembre.
- Enfin, un « iso tank », ainsi que 128 « obus » B47 pleins sont prévus à l’acheminement par voie maritime, au départ de Nouvelle-Calédonie. Leur arrivée est attendue le 12 septembre.
Par ailleurs, les prestataires d’oxygène à domicile, en lien avec les autorités du Pays, se sont fortement mobilisés.
· l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (ARASS), en lien avec les prestataires d’oxygène à domicile, les médecins et les infirmiers libéraux, a fait en sorte que la prise en charge des patients oxygéno-dépendants à domicile à l’aide des appareils soit optimisée
· Le 18 août, 10 concentrateurs ont été affrétés par la société Pacific care depuis la Nouvelle-Calédonie par le vol Air Calin du jeudi 19 août au soir
· Le 19 août, ISIS, Pacific care et APAIR ont équipé de concentrateurs les 20 lits supplémentaires installés dans la nef du CHPF
· Le 20 août, un Conseil des ministres exceptionnel s’est tenu à la Présidence pour acter, entre autres, une mobilisation de crédits de 6,5 millions Fcfp pour assurer la prise en charge de frais d’affrètement en urgence de concentrateurs d’oxygène
· Le 20 août, 144 concentrateurs d’oxygène ont été affrétés par la société ISIS depuis Paris, pour un acheminement par le vol Air Tahiti Nui du samedi 21 août au soir
Depuis le début de cette crise sanitaire en 2020, le Pays conscient des risques inhérents à cette pandémie, a pris les mesures nécessaires pour l’approvisionnement en oxygène des structures de santé, des patients pris en charge à domicile, avec également la mise en sécurité du CHPF pour l’oxygénothérapie hospitalière.
Le ministère de la Santé, avec l’agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (ARASS) et la Direction de la Santé, évalue chaque jour, sans relâche, la situation sanitaire et les besoins afin de s’adapter au mieux pour la prise en charge des patients de tous les archipels.