Dix ans jour pour jour après le crash du twin otter d'Air Moorea, les familles des victimes, partagées entre désarroi, désespoir et colère, tentent de cicatriser leurs blessures. Témoignages.
Il y a des douleurs qui ne s'effacent jamais. Des douleurs qui, même dix ans après, ne connaissent pas la prescription et continuent de ronger l'esprit.
En ce 9 août 2007, la vie de ces familles a basculé dans l'horreur. "Ne prends pas l'avion, prends le bateau", conseille Philippe Taputuarai à son fils, qui porte le même prénom que lui. Il a 38 ans, il est père de quatre enfants, une fille et une triplette de garçons. Son père compte sur lui pour s'occuper de la famille : il est en forme, a une situation professionnelle stable et doit reprendre fièrement le flambeau familial.
Philippe est pressé, il doit rentrer à Papeete en urgence et embarque dans un avion d'Air Moorea. Il n'arrivera jamais à destination.
Suite à une rupture du câble de gouverne, le "twin otter" se "crashe" et finit sa course dans les abysses au large de l'île Soeur, emmenant avec lui Philippe et les 19 autres passagers.
Les abysses, les familles des victimes les connaissent aussi. Ce ne sont pas des abysses océaniques, mais psychologiques. Depuis dix ans, les longues procédures judiciaires ne cessent de renforcer le sentiment d'injustice et de colère. L'association 987, qui représente l'entourage des disparus, essaye tant bien que mal de défendre leurs intérêts, mais c'est un combat qui oppose David contre Goliath.
En mars dernier, lorsque huit personnes mises en cause - dont le directeur du service d'Etat de l'aviation civile ainsi que le chef du groupement de sécurité - bénéficient d'un non lieu partiel, c'en est trop pour les familles. Elles font de nouveau appel, le procès est suspendu et l'affaire renvoyée devant la Cour de cassation.
Martine Gauché, épouse de Michel Gauché, qui a également péri dans le terrible accident, tente de trouver l'explicable dans l'inexplicable. Son mari, haut-fonctionnaire européen pour l'environnement, faisait des aller-retours fréquents entre Tahiti et Fidji, leur lieu de résidence. Elle l'accompagnait dans la plupart de ses déplacements et vivaient depuis 30 ans une relation fusionnelle.
Passionné par l'irrigation, Michel Gauché venait assister au projet d'assainissement de Moorea et s'était entretenu avec Gaston Tong-Sang, alors président de la Polynésie française, la veille du crash.
Ce 9 août 2007, la vie de Martine Gauché et de toutes les autres familles des victimes a basculé. Sans réponse claire depuis dix ans, elles devront attendre fin 2017 ou 2018 pour obtenir enfin un premier élément de réponse.
En ce 9 août 2007, la vie de ces familles a basculé dans l'horreur. "Ne prends pas l'avion, prends le bateau", conseille Philippe Taputuarai à son fils, qui porte le même prénom que lui. Il a 38 ans, il est père de quatre enfants, une fille et une triplette de garçons. Son père compte sur lui pour s'occuper de la famille : il est en forme, a une situation professionnelle stable et doit reprendre fièrement le flambeau familial.
Philippe est pressé, il doit rentrer à Papeete en urgence et embarque dans un avion d'Air Moorea. Il n'arrivera jamais à destination.
Suite à une rupture du câble de gouverne, le "twin otter" se "crashe" et finit sa course dans les abysses au large de l'île Soeur, emmenant avec lui Philippe et les 19 autres passagers.
Les abysses, les familles des victimes les connaissent aussi. Ce ne sont pas des abysses océaniques, mais psychologiques. Depuis dix ans, les longues procédures judiciaires ne cessent de renforcer le sentiment d'injustice et de colère. L'association 987, qui représente l'entourage des disparus, essaye tant bien que mal de défendre leurs intérêts, mais c'est un combat qui oppose David contre Goliath.
En mars dernier, lorsque huit personnes mises en cause - dont le directeur du service d'Etat de l'aviation civile ainsi que le chef du groupement de sécurité - bénéficient d'un non lieu partiel, c'en est trop pour les familles. Elles font de nouveau appel, le procès est suspendu et l'affaire renvoyée devant la Cour de cassation.
Martine Gauché, épouse de Michel Gauché, qui a également péri dans le terrible accident, tente de trouver l'explicable dans l'inexplicable. Son mari, haut-fonctionnaire européen pour l'environnement, faisait des aller-retours fréquents entre Tahiti et Fidji, leur lieu de résidence. Elle l'accompagnait dans la plupart de ses déplacements et vivaient depuis 30 ans une relation fusionnelle.
Passionné par l'irrigation, Michel Gauché venait assister au projet d'assainissement de Moorea et s'était entretenu avec Gaston Tong-Sang, alors président de la Polynésie française, la veille du crash.
Ce 9 août 2007, la vie de Martine Gauché et de toutes les autres familles des victimes a basculé. Sans réponse claire depuis dix ans, elles devront attendre fin 2017 ou 2018 pour obtenir enfin un premier élément de réponse.