Crise sanitaire : les hôteliers cassent les prix

L’heure n’est pas à la fête, mais les hôteliers ne baissent pas le rideau, ils retroussent même les manches pour maintenir une activité à bout de souffle. Les hôtels sont vides à 70% et sans perspectives jusqu’à février 2021 et misent comme à chaque crise sur le marché résident.
 
Avec des clients internationaux presque totalement absents du paysage touristique polynésien, il fallait réagir et vite. Pour pallier le manque de visiteurs australiens, néozélandais, américains, et français (principaux marchés sources), les hôteliers s’appuient aujourd’hui sur la clientèle locale.

Est-ce bien suffisant ? Thierry Brovelli, directeur général des hôtels Intercontinental Tahiti Resort & Spa est réaliste : « Non ce n'est pas suffisant. Dans les discussions qu'on a eue au début, on nous disait de faire marcher la clientelle locale, on savait que ce n'était pas possible. Par contre, quand on est au bord de l'asphyxie, le peu d'oxygène qu'on peut prendre on le prend ».

Les deux mois de fermeture en avril et mai derniers ont eu raison des dernières réservations. Alors on a repensé les offres pour un marché résident pour lequel on a pratiqué un niveau tarifaire d'environ - 50%.

Résultat : package restauration et hôtellerie partent comme des petits pains : « je suis ici par ce que, je profite de l'offre que j'ai vue sur Facebook. Une troisième nuit à l'hotel offerte ; j'en profite, confie Herenui ».

Les établissements pratiquent des tarifs dégressifs selon un nombre de nuitées pour les couples et les familles, les prestataires touristiques se greffent pour certains à des campagnes conjointes et pour les soirées de réveillons, Christophe Guardia, le Directeur général Tahiti Pearl Beach Resort & Spa, précise : « si elle est autorisée à venir, on va faire en sorte que la population profite d'évenements festifs. On va essayer de mettre en avant la culture polynésienne. La possibilité de danser, peut-être des feux d'artifices et surtout un bon repas ».

Avec un prix moyen normal il faudrait un taux de remplissage de 70 à 80% d’occupation pour vivre, or il est à ce jour de 30%. Isolés et avec des opportunités restreintes, les hôteliers tentent encore de se réinventer en ces temps de crises.