La culture du coprah séduit de moins en moins de jeunes aux Tuamotu

Le coprah est le 3e meilleur produit à l’export. En 2017, la chambre territoriale des comptes pointait du doigt dans son rapport le manque de réforme de la filière. Aujourd’hui, elle est urgente. À Mataiva, l’activité attire de moins en moins de jeunes sans emploi.
 
Cette culture traditionnelle occupe une place importante dans l’économie des atolls. Les Tuamotu concentrent 65 % de la production totale, qui recensent 5 698 coprahculteurs. 

Principal emploi aux Tuamotu

La copraculture est le principal moyen pour les familles de subvenir à leurs besoins. Tangaroa Tautu, est un jeune diplômé en électrotechnique. A 23 ans, il est l'un des 60% de copraculteurs de Mataiva. Originaire de Rangiroa, il fonde une petite famille sur cette île de 294 habitants. Tous les matins, il se rend dans la cocoteraie pour récolter les noix arrivées à maturité. Elles sont ensuite rassemblées, fendues en deux pour en extraire la chair. Ce procédé terminé, la chair est éparpillée sur un séchoir avant d'être mise en sac. 

"Je produis environ une tonne par mois, ce qui fait environ le smig"


Très peu de jeunes sans emploi s'oriente vers la copraculture

Selon le Edgar Tetua, le maire de l'île, les jeunes sans emploi ne sont pas motivés à exercer cette activité. Elle est estimée trop usante par ces derniers. Selon lui, il "faudrait trouver d'autres dérivés afin d'encourager les jeunes à se lancer dans le coprah"

"C'est notre inquiétude"

Lors de son déplacement à Ana'a et Hereheretue au mois d'août, Edouard Fritch, conscient du problème avait justement évoqué l'idée d'ouvrir une réflexion sur d'autres produits issus du coco. Il est même allé plus loin en indiquant que les habitants des Tuamotu devraient commencer à voir le développement de leurs îles "autrement qu'au travers de quelque chose de subventionné qu'est le coprah", a t-il dit à nos confrères de Radio 1. 

Une filière à caractère « social »

Le territoire participe au maintien de ces populations en subventionnant le coprah. Et pour ce rôle économique et social, la culture du coprah bénéficie du soutien financier des pouvoirs publics. Pour cette raison, c’est le pays qui fixe les tarifs d’achat. 140 francs le kilo. Mataiva produit environ 350 tonnes de coprah par an.