Il y a énormément de décès covid, il y en a plus que de décès normaux"
En ces temps de crise sanitaire, les pompes funèbres n'ont aucun répit. Depuis maintenant plus de trois semaines, le rythme de travail des employés de cette entreprise de Papara a augmenté avec des décès parfois mutipliés par cinq par rapport aux chiffres habituels.
L'année dernière, elle s’est même équipée d’un container réfrigéré, entreposé dans l’arrière-cour. Il n’avait jusqu’alors jamais servi. Depuis le début du mois d’août, il sert tous les jours. Aujourd’hui, cinq cercueils y sont entreposés.
Floriane Tehei - co-gérante d'une société de pompe funèbre
Ça a beaucoup changé. On est "rush" en ce moment. Il y a beaucoup de changements pour le covid.
Les employés, comme Leon Tauru, doivent suivre des protocoles stricts en cas de décès covid. Habillés d' un équipement spécifique : une blouse, un masque FFP2 et des gants, ils récupèrent les défunts de la Covid-19 à l’hôpital ou à leur domicile.
La victime est alors mis en bière immédiatement dans un cercueil hermétique. Il n’y a pas de toilette ni de soins effectués. La police scelle le cercueil. L’inhumation doit alors avoir lieu en moins de 48 heures. En week-end, alors que les services administratifs sont fermés, le délai est difficile à tenir.
Leon Tauru - Funéraire Tehei
Se pose également la question des défunts originaires d’autres îles. Pour le moment, la compagnie Air Tahiti refuse de transporter des personnes décédées de la Covid-19. Par voie maritime, cela dépend de la volonté des transporteurs, mais également du temps de mer. Certaines personnes ont dû être inhumées à Tahiti, loin de leur terre familiale, faute de rapatriement.