La Californie, Etat américain le plus peuplé, a aussi été le premier du pays à imposer des mesures de confinement strictes, une stratégie payante pour limiter la propagation du coronavirus et éviter l'engorgement des hôpitaux et les décès massifs qui en découlent.
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"Si on regarde les données, il est clair que les mesures rapides font la différence pour "aplatir la courbe" des hospitalisations liées au Covid-19, explique le Pr Anne Rimoin, épidémiologiste et spécialiste en santé publique de l'université UCLA à Los Angeles.
"La Californie a vraiment été à la pointe des régulations visant à garder la population chez elle, à promouvoir la distanciation sociale, à annuler les concerts et les grands rassemblements, et même à encourager les gens à se couvrir le visage. Tout ça mis bout à bout, ça fait une sacrée différence", ajoute Mme Rimoin.
C'est en Californie que fin février avaient été signalés les tout premiers cas américains de "transmission communautaire", c'est-à-dire localement au sein de la population, et non via des personnes ayant voyagé dans des zones alors infectées à l'étranger.
Le gouverneur Gavin Newsom avait imposé le confinement aux 40 millions de Californiens dès le 19 mars, alors que l'Etat ne recensait encore officiellement qu'un gros millier de cas et 19 morts. Mais des millions d'habitants de la région de San Francisco, la plus touchée par le Covid-19 à l'époque, avaient déjà reçu l'ordre de rester chez eux trois jours plus tôt.
Le même jour, New York enregistrait déjà plus de 5 000 cas. Les autorités locales ont attendu le lendemain pour prendre des mesures limitant les déplacements de la population.
Alors que la pandémie a explosé à New York, avec plus de 10 000 morts et des services d'urgence et des morgues débordés, la situation est restée contenue en Californie: 758 décès pour un peu plus de 23 000 cas identifiés.
Même si la densité de population et l'urbanisation extrême de New York peuvent en partie expliquer ce lourd bilan, pour Anne Rimoin la réaction rapide des autorités californiennes a bien été déterminante.
"Une fois que le virus commence à se propager, il se diffuse de manière exponentielle, donc agir rapidement pour empêcher les gens de se retrouver dans des foules est la meilleure chose à faire", assure cette spécialiste du virus Ebola.
Si le nombre de cas double tous les trois ou quatre jours, comme ce fut le cas du Covid-19 au début, "alors en ordonnant le confinement une semaine plus tôt, vous empêchez l'épidémie de quadrupler", relève Erin Mordecai, experte en maladies infectieuses à l'université californienne de Stanford.
La chercheuse et son équipe ont mis au point un modèle mathématique permettant de mesurer l'efficacité du confinement par rapport aux cas de Covid-19.
"Une chose que le modèle montre, c'est que la rapidité de mise en oeuvre des mesures compte beaucoup plus que leur intensité", dit-elle.
Il se trouve que les Californiens semblent avoir en outre bien respecté les consignes limitant les déplacements aux "activités essentielles" et les règles de distanciation sociale. D'après les calculs d'Erin Mordecai, ils ont en moyenne diminué leurs interactions sociales de 75% depuis près d'un mois.
Combien de temps faudrait-il que cela dure ? Patience : dans le comté de Santa Clara, qui abrite la Silicon Valley, le confinement devrait rester en place "au moins pendant cinq mois pour que l'épidémie cesse complètement", selon Mme Mordecai. "Et encore, nous resterions vulnérables" si un nouveau malade arrivait, dit-elle.
Pour les experts comme pour le gouverneur Newsom, qui a esquissé mardi les conditions d'un retour à la normale, on ne pourra assouplir la distanciation sociale que lorsqu'on se sera doté des moyens de tester toutes les personnes présentant des symptômes du Covid-19, afin de pouvoir les isoler.
"Autrement, nous allons perdre tous les énormes progrès que nous avons réalisés jusqu'ici, au prix de sacrifices énormes", avertit le Pr Rimoin.
"Si on se contente de tout rouvrir, le virus sera toujours là et on se retrouvera au point de départ", ajoute l'épidémiologiste, qui insiste pour faire passer "la santé publique avant l'économie".
"Et partout dans le monde, il faudrait interdire de sortir de chez soi sans se couvrir le visage!", exhorte-t-elle.
"La Californie a vraiment été à la pointe des régulations visant à garder la population chez elle, à promouvoir la distanciation sociale, à annuler les concerts et les grands rassemblements, et même à encourager les gens à se couvrir le visage. Tout ça mis bout à bout, ça fait une sacrée différence", ajoute Mme Rimoin.
C'est en Californie que fin février avaient été signalés les tout premiers cas américains de "transmission communautaire", c'est-à-dire localement au sein de la population, et non via des personnes ayant voyagé dans des zones alors infectées à l'étranger.
Le gouverneur Gavin Newsom avait imposé le confinement aux 40 millions de Californiens dès le 19 mars, alors que l'Etat ne recensait encore officiellement qu'un gros millier de cas et 19 morts. Mais des millions d'habitants de la région de San Francisco, la plus touchée par le Covid-19 à l'époque, avaient déjà reçu l'ordre de rester chez eux trois jours plus tôt.
Le même jour, New York enregistrait déjà plus de 5 000 cas. Les autorités locales ont attendu le lendemain pour prendre des mesures limitant les déplacements de la population.
Alors que la pandémie a explosé à New York, avec plus de 10 000 morts et des services d'urgence et des morgues débordés, la situation est restée contenue en Californie: 758 décès pour un peu plus de 23 000 cas identifiés.
Même si la densité de population et l'urbanisation extrême de New York peuvent en partie expliquer ce lourd bilan, pour Anne Rimoin la réaction rapide des autorités californiennes a bien été déterminante.
"Une fois que le virus commence à se propager, il se diffuse de manière exponentielle, donc agir rapidement pour empêcher les gens de se retrouver dans des foules est la meilleure chose à faire", assure cette spécialiste du virus Ebola.
Confiné pendant cinq mois ?
Si le nombre de cas double tous les trois ou quatre jours, comme ce fut le cas du Covid-19 au début, "alors en ordonnant le confinement une semaine plus tôt, vous empêchez l'épidémie de quadrupler", relève Erin Mordecai, experte en maladies infectieuses à l'université californienne de Stanford.
La chercheuse et son équipe ont mis au point un modèle mathématique permettant de mesurer l'efficacité du confinement par rapport aux cas de Covid-19.
"Une chose que le modèle montre, c'est que la rapidité de mise en oeuvre des mesures compte beaucoup plus que leur intensité", dit-elle.
Il se trouve que les Californiens semblent avoir en outre bien respecté les consignes limitant les déplacements aux "activités essentielles" et les règles de distanciation sociale. D'après les calculs d'Erin Mordecai, ils ont en moyenne diminué leurs interactions sociales de 75% depuis près d'un mois.
Combien de temps faudrait-il que cela dure ? Patience : dans le comté de Santa Clara, qui abrite la Silicon Valley, le confinement devrait rester en place "au moins pendant cinq mois pour que l'épidémie cesse complètement", selon Mme Mordecai. "Et encore, nous resterions vulnérables" si un nouveau malade arrivait, dit-elle.
Pour les experts comme pour le gouverneur Newsom, qui a esquissé mardi les conditions d'un retour à la normale, on ne pourra assouplir la distanciation sociale que lorsqu'on se sera doté des moyens de tester toutes les personnes présentant des symptômes du Covid-19, afin de pouvoir les isoler.
"Autrement, nous allons perdre tous les énormes progrès que nous avons réalisés jusqu'ici, au prix de sacrifices énormes", avertit le Pr Rimoin.
"Si on se contente de tout rouvrir, le virus sera toujours là et on se retrouvera au point de départ", ajoute l'épidémiologiste, qui insiste pour faire passer "la santé publique avant l'économie".
"Et partout dans le monde, il faudrait interdire de sortir de chez soi sans se couvrir le visage!", exhorte-t-elle.