"On les met au maximum en situation de stress et d’éprouvances physique. Ce sont des choses qui vont se passer sur le terrain. Et, ensuite, en fonction de ça, qu'ils soient maître d’eux mêmes pour pouvoir prendre les meilleures décisions pour pouvoir faire la meilleure intervention qui soit."
Cette année, ils sont 34 stagiaires de Tahiti et des îles à suivre cette formation organisée par le centre gestion de formation pour devenir agent de police judiciaire adjoint. Elle a débuté le 6 mars, puis retardée par la crise sanitaire, avant de reprendre le 6 août dernier.
Ce matin, l'heure était au stage pratique avec six ateliers à parcourir par groupe de trois. Tests de condition physique avec du cardio et de la boxe pour savoir prendre et maîtriser ses coups, mais aussi canaliser ses émotions.
"Durant nos cours de théorie, on a plutôt vu verbalement mais dans le cas concret, il y a plusieurs paramètres à prendre en compte, il y a déjà la pression en plus du stress, et l'environnement. On finit par se perdre. C'est une bonne approche, ça nous permet de ne pas faire erreur durant nos prise de service"
Même s'ils sont moins nombreux que d'habitude, Covid-19 oblige, les instructeurs n’ont pas lésiné sur les moyens avec quelques situations surprises. C’est le cas de l'atelier violence conjugale avec tentative de suicide. Une manière de guider mais aussi mettre à l'épreuve les futurs policiers.
"C'est carrément important cette formation parce que sur l'île de Moorea, la délinquance est montée en flèche. On a du mal, on n'a pas assez d'effectif à Moorea pour intervenir comme à Papeete, Pirae. On est que 4 par tranche horaire pour gérer 18 000 habitants"
Après 4 mois de formation, quelque peu retardée par la crise sanitaire, les stagiaires ont acquis des connaissances sur le cadre légal et désormais de terrain. Ils pourront bientôt rejoindre les rangs de la police municipale. "Pour la plupart, ils se débrouillent, ils connaissent les gestes et consignes, constate Herenui Poroi, chef d’équipe à la police municipale de Punaauia et responsable des tuteurs, C’est important pour nous tuteurs de voir s'ils seront capable d’assurer ça dans la commune, de veiller à leur sécurité, celle des collègues et des concernés sur l'intervention".
Durant cette journée, qui s'est déroulée au RSMA de Mahina, tout a été fait dans les règles de l’art et le protocole sanitaire suivie à la lettre. De quoi donc rassurer les administrés. Dernière épreuve pour ces stagiaires : l’examen oral qui aura lieu à la mi-octobre. Ils seront ensuite assermentés agent de police judiciaire adjoint et pouvoir mettre leur connaissance en pratique.
Un reportage de Suliane Favennec et Hiro Terorotua.