Coraux champignon ou gorgone, sublimes ou abîmés par l'activité humaine : le photographe Alexis Rosenfeld a passé 400 heures sous l'eau en deux ans pour mettre en lumière les récifs menacés et leur importance pour l'humanité.
Polynésie la 1ère, La1ère.fr avec AFP •
Le résultat de cette aventure qui l'a mené, avec la journaliste Alexie Valois, de l'archipel polynésien des Gambier à la mer Rouge en passant par les Maldives et les Philippines, est accroché sur les grilles de l'Unesco à Paris jusqu'au 30 août.
Avec photos grand format et panneaux explicatifs enrichis de reportages vidéo et de photos 360° accessibles par un QR code, l'exposition "Récifs coralliens, un enjeu pour l'humanité" présente ces "merveilleux écosystèmes" qui abritent 30% des espèces animales et végétales des océans mais qui sont menacés de disparition.
"Importance des récifs pour l'humanité"
"L'objectif, ce n'est pas un catalogue de belles images", commente Alexis Rosenfeld, qui a plongé aussi bien sur "des récifs dans un état magnifique" que sur des zones "mortes à 60% comme aux Maldives". "Ma volonté, c'est de disséminer l'importance des récifs pour l'humanité, les services qu'ils rendent", poursuit le photojournaliste sous-marin, évoquant la pêche et le tourisme, mais aussi une potentielle ressource sur le plan pharmaceutique.
Spécialisé depuis des années dans les reportages sous-marins, de projets scientifiques en crash d'avion, il voulait cette fois un projet "plus ambitieux et plus engagé". "C'est 400 heures dans l'eau sur deux années. Au moins 400 heures !", raconte le plongeur passionné capable d'"attendre 45 minutes" pour l'image espérée où se croiseront plusieurs espèces de poissons spécifiques.
Alors "il faut parler des coraux" encore et encore, plaide Salvatore Arico, chef de l'unité science de l'océan à la Commission océanographique intergouvernementale de l'Unesco. "On a beaucoup à apprendre des coraux et ça nécessite ce mariage entre science et communication", ajoute-t-il. Alexis Rosenfeld travaille d'ailleurs parfois en collaboration avec des scientifiques. Par exemple à Saint-Martin après le passage du cyclone Irma, "une partie du travail a été fait avec de la géolocalisation de photos qui leur permettra par la suite de faire des comparaisons", explique-t-il.