Migrant vénézuélien né sans jambes, Alfonso Mendoza est arrivé en Colombie pour fuir la crise dans son pays d'origine. Il travaille comme chanteur de rap dans les bus pour aider sa femme et sa fille mais son handicap ne l’empêche pas de réaliser des prouesses sportives impressionnantes.
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Alfonso Mendoza, surnommée Alca, est un jeune homme de 25 ans, handicapé depuis la naissance.
"Dieu ne m'a pas donné de jambes, mais il m'a donné du talent à la place", sourit Alfonso Mendoza à l'Agence France-Presse. Né au Venezuela, ce jeune migrant, amputé des membres inférieurs, a quitté son pays pour rejoindre la Colombie, où il se débrouille comme il peut pour gagner sa vie.Enfant, il a pensé à se suicider. Aujourd'hui, après avoir fui le Venezuela en déroute pour rejoindre la Colombie, Alca, 25 ans, amputé des deux jambes, déborde d'énergie. Il rappe dans les bus pour gagner sa vie, surfe et vient d'être papa.
Alca a décidé de quitter son pays en crise quand il a appris qu'il allait être papa. Près de deux millions de personnes sont parties du Venezuela depuis 2015, selon l'ONU. "Je n'ai pas honte de chanter dans un bus, j'aurais beaucoup plus honte de rentrer chez moi et que mon épouse me dise que ma fille n'a pas de couches, ni de vêtements", confie le jeune homme. Tatouages, bagues et lunettes à grosse monture dernier cri : Alca, contraction des deux premières lettres de son prénom et du mot "camino" (chemin en espagnol), respire la bonne humeur, malgré une malformation congénitale et des conditions de vie précaires. "Dieu ne m'a pas donné de jambes, mais il m'a donné du talent à la place", confie à l'Agence France-Presse celui qui a troqué le fauteuil roulant pour le skate. Les bons jours, Alca peut gagner jusqu'à 30 000 pesos colombiens (environ 8,60 euros), en chantant à bord des bus. Au Venezuela, où l'inflation galopante devrait atteindre 1 000 000% à la fin 2018, le salaire mensuel équivaut à environ 26 euros. La Colombie, qui partage 2 200 km de frontière avec le Venezuela, a accueilli ces dernières années plus d'un million de Vénézuéliens, dont 820 000 ont régularisé leur situation. "Je suis venu ici illégalement, par un raccourci [frontalier], avec ma femme. Ça a été difficile à cause de la guérilla [colombienne] et de la garde nationale vénézuélienne", raconte Alca. "Malgré son handicap, il est beaucoup plus complet que bien des pères. Il ne nous manque rien, il est toujours attentif et fait face", confie pour sa part Mileidy Peña, son épouse. Quand il ne roule pas sur sa planche ou dans les bus, ou qu'il ne glisse pas sur les rampes d'un skatepark, Alca profite de la plage de Barranquilla, où il s'est mis au surf il y a peu. A présent, "je vois la vague comme une barrière qui se brise grâce à la planche", explique Alca.
Lorsqu'Alca allait à l'école, "les autres enfants me mettaient dans les poubelles ou m'enfermaient dans les toilettes", se souvient celui qui, à 13 ans, a pensé à mettre fin à ses jours. Aujourd'hui, cette vie là semble bien loin. Et Alca n'a pas peur de donner des conférences de motivation auprès de jeunes Colombiens.