Le "nouveau" système de santé, né en 1995, a été décrit comme un modèle social d’excellence car toute la population a pu, enfin, bénéficier d’une couverture médicale et sociale. Il est pourtant aujourd’hui à bout de souffle. Au bord du gouffre. Avec plus de 10 milliards de déficit, tous régimes confondus.
L’heure est aujourd’hui à la réforme. Avec dans un premier temps, l’instauration depuis le 1er avril 2022, d’une TVA sociale et le 8 juillet, l’installation d’une nouvelle gouvernance au sein du conseil d’administration de la Caisse de Prévoyance Sociale. Il est prévu d’aller plus loin pour finaliser un modèle de santé moderne, viable et solidaire. Le temps presse. Les chiffres issus des premières assises de la santé en mai et du dernier rapport en juin, de la chambre territoriale des comptes, le prouvent.
La précarité et la pauvreté ont fait gonfler les dépenses de la CPS, surtout pendant la crise sanitaire. Pour rappel : selon ISPF, l’Institut de la Statistique, 20% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, soit avec moins de 30 000 Fcfp par mois.
Les réformes qui n'ont pas été faites ces 25 dernières années ont conduit aujourd'hui à des problématiques structurelles liées au vieillissement de la population, liées à une population de plus en plus malade avec un taux de longue maladie très élevé. L'absence de ces réformes a conduit à un déséquilibre qui a été accentué par la crise Covid (baisse des emplois et donc des recettes).
Vincent Fabre, directeur de la CPS
Vincent Fabre est interrogé en direct par Ibrahim Ahmed Azi :