Toute nouvelle augmentation du SMIG, autre que celle décidée en application de l’évolution de l’indice des prix de détail à la consommation, doit donc être soumise à nouveau à l’institution pour avis, ce qui constitue l’objet de la présente saisine.
Le projet de texte présenté a pour objet de porter également le SMIG pour 169 heures de travail mensuel à 155 973 F CFP, soit un taux horaire de 922,92 F CFP correspondant à une augmentation de 2%.
La représentation des entrepreneurs et travailleurs indépendants du CESEC tient à rappeler que :
- L’augmentation du SMIG impacte en particulier les entreprises dont la charge salariale est très importante, avec une majorité de bas salaires (de 50 à 80 %) - les empêchant de développer au mieux leurs activités et pouvant pénaliser ainsi les créations d’emplois en raison de l’augmentation corrélative du coût du travail ; d’autant que cette augmentation ne se limite pas dans la pratique aux seuls salariés payés au SMIG mais peut se répercuter sur l’ensemble des bas salaires proches du SMIG (effet domino) et a donc un impact sur les entreprises bien supérieur à celui annoncé ;
- L’augmentation du SMIG proposée par le Pays à 2% est prévue par un protocole de fin de conflit qui anticipe également 1% de plus en juillet puis 1% en décembre 2022. Néanmoins, ces revalorisations ne tiennent pas compte d’une possible réévaluation mécanique de 2% minimum en cas d’inflation forte pour l’année 2022, ce qui mettrait en danger certaines entreprises.
La représentation des salariés au sein du CESEC, quant à elle, soutient sans réserve l’augmentation du SMIG comme une mesure incontournable pour compenser l’augmentation du coût de la vie. Elle craint également une possible répercussion sur les prix de cette revalorisation. Pour autant, elle considère celle proposée par le gouvernement comme une première étape nécessaire mais insuffisante. Elle souhaite que des concertations avec le patronat et le Pays soient programmées afin de traiter de la problématique générale de la réduction du pouvoir d’achat des polynésiens, notamment à la suite de la crise économique engendrée par la crise sanitaire.
Malgré cette divergence de point de vue, l’ensemble des membres du CESEC, quelle que soit leur représentation :
* S’accorde sur :
- La nécessité d’assurer aux salariés dont les rémunérations sont les moins élevées, une amélioration de leur revenu,
- Le fait que les augmentations répétées du SMIG ne garantissent pas pour autant un niveau de vie acceptable.
* Et demande que soit entreprise au plus vite une réflexion de fond pour réduire le coût de la vie et augmenter le pouvoir d’achat des ménages polynésiens, seule vraie solution durable pour l’avenir.
Cette réflexion doit également s’étendre à une refonte de la fiscalité dans le sens :
- D’un allègement des charges pour les entreprises de façon à leur permettre d’assurer leur rôle en matière de création d’emplois,
- D’une diminution des taxes et divers droits indirects de façon à réduire l’ensemble des coûts supportés par tous les Polynésiens.
Le Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel émet un avis favorable sur le projet d’arrêté en conseil des ministres portant relèvement du salaire horaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) pour compter du 1er décembre 2021. L’avis du CESEC a été adopté par 35 voix pour, 0 Contre et 10 abstentions (principalement des patrons).