6e jour du procès du crash du twin otter d’Air Moorea

Les experts sont formels : c’est la rupture du câble après le décollage qui a causé l’accident. En revanche, ils ne s’accordent pas tous sur les causes de l’usure. Une fragilité qui remet en cause leurs hypothèses, pour la défense.
C’est le débat central de ce procès : la rupture du câble de gouverne.

Selon les experts judiciaires, c’est bien la cause du crash. En phase de décollage, l’avion est déséquilibré. Si le câble rompt à ce moment-là, l’appareil va piquer sans aucune chance de pouvoir être rattrapé. Lors des essais effectués, il faut 20 à 30 secondes pour rétablir l’appareil. Le pilote d’Air Moorea n’en a eu que 10.
Alors que selon le Bureau Enquête et Analyse, c’est l’effort sur le câble au moment du décollage qui a fini de le rompre.

Autre point : l’entretien du câble, retrouvé usé à plus de 50%. Installé au Canada en mars 2005, il n’avait jamais été changé jusqu’au crash, soit 29 mois plus tard. Sa durée de vie est de 60 mois en atmosphère saine, 12 mois en atmosphère saline. Sur sa date théorique de remplacement, l’expert judiciaire hésite face aux questions de la défense.

Pour le BEA, c’est le jet blast, le souffle des gros porteurs au parking qui a endommagé ce câble.
Alors que pour l’expert judiciaire, ce sont de fortes turbulences, subies par le twin otter un mois avant le crash. L’appareil aurait dû être déclaré "inapte au vol".

L’ancien directeur d’Air Moorea, sur le banc des prévenus, soupire d’un air goguenard.
 
6e jour de procès du crash du twin otter d’Air Moorea