Nouvelle-Zélande : la recette de l'optimisme et de la rigueur face à la Covid

Les voisins Néo-zélandais commencent leur campagne de vaccination cette semaine. Particulièrement épargné par la pandémie grâce à la fermeture de ses frontières dès février 2020, le Pays a su rebondir et les habitants néo-zélandais comme Tahitiens expatriés se disent heureux et chanceux.

C’est un quotidien quasi-normal, sans masque ni distanciation sociale. En Nouvelle-Zélande, la Covid-19 n’est presque qu’un mauvais souvenir. Commerces, stades et boîtes de nuit : tout est ouvert. Une qualité de vie appréciée par la communauté polynésienne expatriée.

Ariitea Tixier est installé à Auckland depuis 17 ans, où il travaille comme démarcheur en peinture industrielle : "Beaucoup de gens ont critiqué le gouvernement d’avoir fermé le pays sans attendre. Maintenant, on est tous joyeux, on apprécie être tous ensemble et vivre normalement, en fait. Les Néos sont assez respectueux envers chacun. Pendant ce ‘lockdown’ [confinement ndlr], on a tous montré que ça valait le coup de se sacrifier un peu. Mais entre nous, le ‘Lockdown’ était super parce qu’on était tous payés par le gouvernement, 600 $NZ, que ce soit ton salaire ou pas. Et après ta compagnie complétait le reste de ton salaire". 

La fermeture des frontières avant le premier cas de Covid

La stratégie de la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a été de frapper vite et fort. Dès le 28 février 2020, en avance sur les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et avant le premier cas de Covid-19 sur son sol, le pays a fermé ses frontières sauf pour ses résidents permanents. A la clé, une quatorzaine stricte dans les hôtels, aux frais des voyageurs.

"La majorité des personnes ici sont très optimistes, très contentes que les frontières soient fermées, raconte Tuki Huck, entrepreneur polynésien expatrié. On vit vraiment dans un rêve ici. Bien sûr, il y a quand même une partie des personnes affectées, surtout si elles travaillent dans le tourisme. Moi-même, avec deux compagnies liées au tourisme qui sont en hibernation, je suis très content d’être ici."

A 20 ans, Kim Keromen-Teahui, est étudiante en management du tourisme et voyage international, à Auckland. Elle travaille également dans un grand hôtel spécialisé dans les séminaires d’affaires. Son moral a subi la suspension des vols internationaux : "Je ne manque de rien ici, ça ne me gênait pas de rester en Nouvelle-Zélande, mais mes parents avaient l’habitude de venir me voir tous les 6 mois me rendre visite et maintenant, ça va faire 1 an et quelques mois que je ne les ai pas vus avec ma petite sœur, donc ça a vraiment été dur. […] Ma routine d’études, mon job à l’hôtel m’ont apporté beaucoup de courage", confie la jeune femme originaire de Moorea.

Les prix de l’immobilier ont doublé

Sur les larges plages du Nord du pays, habituellement très touristiques, les Néo-zélandais prennent possession des lieux. Ils investissent dans les équipements de loisirs, mais aussi les propriétés. Les prix de l’immobilier ont presque doublé. Gerard Ponsonby, directeur d’une agence immobilière à Kaitaia, ville située à 4h d’Auckland, propose par exemple une vaste propriété de 200 hectares "avec une vue magnifique" : il a déjà reçu 55 propositions d’achat. "Lors de la période Covid, lorsque cela a commencé il y a 10 mois, 100 000 Néo-zélandais sont revenus dans le pays, explique-t-il. Et ils ont cherché des maisons à travers le pays. La demande est folle. "

La population n’a subi qu’un grand confinement de 6 semaines, en avril 2020, et face à une bonne communication du gouvernement, a adhéré aux mesures prises. Depuis, le pays mise sur le tourisme local et multiplie les publicités à destination des Kiwis. "Il y a quelques touristes pré-covid que je croise, raconte un Néo-zélandais qui voyage en camping-car. Ils pourraient rentrer chez eux, mais ils ne veulent pas. La situation en Europe est catastrophique. Ici, on a plus de liberté, on est heureux, pas de confinement. "

Meilleur élève au monde pour sa gestion de la Covid-19

Lianne Kennedy, propriétaire d’un magasin de surf, sur la côte Nord, reconnaît avoir perdu du chiffre d’affaires avec la disparition des "touristes sacs à dos". "Mais nous n’avons pas été affectés par le virus en Nouvelle-Zélande. D’ailleurs, je ne connais personne qui l’a eu…C’est très bien. Jacinda Ardern a fait du bon travail. Nous sommes chanceux."

Pour l’heure, la Nouvelle-Zélande ne déplore que 26 décès liés à la Covid-19. L’Institut Lowy de Sydney vient de désigner le pays au long nuage blanc meilleur élève au monde pour sa gestion de la crise sanitaire. Il place l’Australie 8e et la France 73e.